Je me souviens qu’avant la venue de mon fils, j’avais envie de trouver une belle façon de l’annoncer à mes ami.e.s Facebook. Sans le savoir, ils étaient une gang à m’avoir aidé à passer au travers d’une grossesse beige, où je ne me donnais pas trop le droit d’oversharer, même si c’est mon trademark!
Je l’ai souvent dit, Arthur s’est imposé dans ma bedaine trois mois après que je me sois fait avorter. C’était une nouvelle difficile à process. Je vivais la culpabilité d’être enceinte malgré toutes les précautions prises pour ne pas être enceinte à nouveau.
Je l’aimais, je le voulais, mais j’ai vite compris qu’il aurait autant de détermination que ses deux parents à faire ce qu’il veut dans la vie.
Mon accouchement était à l’image du reste de ma maternité, une drôle d’aventure remplie d’anecdotes drôles, d’angoisse et d’affaires qui ne fonctionne pas vraiment. Quand j’ai rencontré mon fils, quand je l’ai vu, j’ai vite été remplie de la plus grande peur de le perdre. Je n’avais pas vraiment parlé de mon amour et de mon désir d’avoir un enfant au reste de la planète, mais je me suis assurée de lui dire, à Arthur, que je l’ai voulu plus que tout au monde chaque jour depuis sa naissance.
J’en parle rarement, de tout ça, parce que chaque fois que je dis que j’ai gardé un enfant après un avortement, on me fait sentir mal d’avoir fait ce choix-là. Reste que, le premier jour du reste de la vie d’Arthur Winston Landry, j’ai su que j’avais fait le bon choix.
Arthur me demande souvent si c’est pour un trait de sa personnalité que je l’ai choisi comme mon enfant. Je ne sais pas où il a pigé cette question-là, c’est cute et ça a déjà fait un bon statut Facebook. Des fois, il me dit que finalement, c’est lui qui m’a choisie. Je pense plus que c’est ça. Je sens rarement que c’est moi qui ai fait le choix de devenir maman, et qu’on m’a choisie.
C’est simple. Je pense qu’Arthur a fait en sorte qu’on fasse le meilleur des choix. Celui de devenir parents de la personne qui correspond le plus à notre idée d’être une famille.
Je suis tellement contente d’être sa maman (même si il ne dort pas beaucoup)!
Bonne fête Arthur, en espérant que tu retrouves un jour ce billet quand tu sauras lire.