Quand ma fille est née, entre deux cris pis quatre poussées, je pensais réellement vivre l’affaire la plus intense qui soit. Un enfant qui était dans mon ventre depuis 38 semaines avait réussi à faire son chemin entre mon col et mon vagin pour sortir voir la lumière, faut le faire!
Je n’avais pas encore vécu son premier anniversaire. Celui où je m’étais dit, alors enceinte, que je serais donc ben pas intense parce que de toute manière, elle n’en aurait aucun souvenir. Erreur. J’ai pris tout ça vraiment à cœur. Je pense, en fait, que je me suis un peu fêtée, moi aussi, pour être passée au travers de cette première année de vie sans trop de heurts.
Ça a commencé quelques jours avant. J’arrêtais pas de pleurer pour rien.
On faisait le jardin elle et moi, puis elle mettait de la terre là où je pointais – quelques larmes. À la question « Aimes-tu Maman? », elle s’empressait de me serrer fort fort dans ses bras – encore là, quelques larmes. Je l’ai surprise en train de bercer sa poupée et lui chanter une chanson, seule dans sa chambre – ça y était, beaucoup de larmes.
Crédit : Nathalie Justine
Finalement, tout ce qu’elle entreprenait d’un peu nouveau me rendait incroyablement émotive. Ce n’était plus qu’un petit corps humain sortant de mon utérus, non, c’était ma grande fille d’un an, pleine de vie avec, déjà, une personnalité bien à elle. J’avais devant moi un petit humain babillant sans arrêt et sur le point de faire ses premiers pas. Il y a de quoi faire pleurer.
Crédit : Nathalie Justine
Mon beau gâteau pis ma déco de pivoine en aquarelle
Crédit : Nathalie Justine
La veille de son anniversaire, j’ai fait un gâteau. J’ai décoré la salle à manger. J’ai préparé une décoration en aquarelle jusqu’à minuit le soir parce que je voulais donc ben que son gâteau soit spécial. J’ai tout acheté pour préparer un brunch le lendemain – j’ai payé trois fois le prix du bacon parce que la veille de son anniversaire c’est la fête du Canada et, à la fête du Canada, il n’y a que l’épicerie la plus chérante qui reste ouverte, mais who cares mon bébé a 1 an. On a invité des amis, des gens significatifs. Marraine a fait 15 heures de route pour y assister. On a fait des facetime avec tellement de monde qu’à la fin ma fille donnait des becs à l’écran sans même qu’on lui demande. Bref. Mon chum et moi on s’est couchés brûlés, on a soupé des pâtes blanches et j’ai pleuré un peu en me disant que je comprenais maintenant ce que les gens voulaient dire par : « Tu vas voir, la vie passe vite avec un enfant. »
Crédit : Nathalie Justine