J’ai un aveu à faire. Une crotte sur le cœur à évacuer…
Ma vie, maintenant, c’est une montagne de linge à plier. C’est un éternel lave-vaisselle à vider.
Pourtant, avant de me multiplier, j’adorais faire la lessive. J’adorais choisir minutieusement mon savon pour m’assurer de prendre celui qui sentait « le meilleur ». Et quand j’étendais tout ça sur le rack dans ma cuisine, ça sentait bon pour toute la journée dans l’appartement. C’était presque poétique.
Puis j’ai eu des enfants. Avec eux, des millions de pantalons, de chandails, de bas, des taches, de la bouette, du sable et tout le tralala. Une brassée par jour, des fois deux quand ils décident de « profiter de la vie » un peu plus que la veille.
Alors voilà : métro-boulot-cycle délicat-dodo. Et ça s’accumule, et ça s’accumule. Et malheur si j’oublie une brassée dans la sécheuse, parce que la pile à plier lorsque l’autre brassée sera prête, je vais la pitcher au pied de la machine, sur le plancher (propre? Va savoir!) pour ensuite remplir au complet l’ilot de la cuisine entre 7 h et 7 h 15 le matin, seul moment qu’on aura trouvé dans la routine pour plier des asties de bobettes.
Si je suis chanceuse, j’aurai encore un peu de motivation pour aller ranger tout ça. Mais t’sais, une pile de linge plié qui reste dans un panier deux jours, ça n’a jamais tué personne.
Et quand tout ça est terminé, qu’on veut enfin se poser le derrière pour relaxer mon chum et moi… il est là, avec sa grande gueule ouverte et son tiroir du bas qui dépasse comme s’il voulait nous tirer la langue en se foutant de nous. Le maudit lave-vaisselle. Parti la veille juste avant de se coucher, j’avais oublié qu’il fallait qu’on le défasse, lui aussi.
Alors va fouiller dans le panier de linge fraîchement plié pour trouver le torchon pour essuyer les maudits plats de plastiques qui veulent jamais sécher et qui ont, accessoirement, dégoutté sur la vaisselle propre et sèche du bas.
La dernière fourchette rangée, tu penses pouvoir t’asseoir le pet? Oublie ça ma vieille, parce que ton évier déborde déjà de la vaisselle du déjeuner qui a hâte d’aller rendre visite à son ami, la grande gueule qui te tire le tiroir du bas en riant diaboliquement en pensant à ta face du lendemain matin, quand tu devras encore le vider.
Je sais, il y en a qui font encore toute la vaisselle à la main.
Je sais, il y en a qui font encore l’aller-retour à la buanderie.
Je sais, j’ai AUCUNE raison de me plaindre.
Mais je vous jure qu’il y a des jours où je prônerais le naturisme juste pour ne plus plier une seule paire de bas. Je pitcherais tout ce beau tas de linge au fond du garde-robe en laissant croire aux filles que désormais, s’habiller sera une immense chasse au trésor. Et que dire de cette envie irrésistible de ne plus jamais manger ailleurs qu’au-dessus de l’évier avec mes propres mains?
Quelles sont les tâches qui vous pèsent au quotidien?