Dans une autre vie, j’ai été méchante. Très méchante. C’est certain, car dans celle-ci, jamais un seul parent ne daigne répondre à mes invitations de fête d’enfants.
Bon, « jamais », c’est exagéré un peu : j’ai toujours reçu un petit nombre de réponses. Mais, systématiquement depuis la garderie, il y a une poignée de parents qui sont trop occupés pour penser à moi. Moi qui ai de la bouffe et des activités à prévoir. C’est inévitable : chaque fois, la date limite fixée passe et la moitié des parents n’a pas répondu. Mais c’est qui, ces gens-là qui ne prennent pas deux secondes pour le faire? Ils n’ont jamais organisé de fêtes d’enfants, eux?
Je suis quand même chanceuse : les gens qui ne donnent pas signe de vie ont au moins la décence de ne pas se pointer à la fête. J’en conclus que pour une bonne partie de la population, si on ne participe pas, on ne répond pas. Donc, on va régler ça ici, maintenant : RSVP, ça veut dire « répondez s’il vous plaît ». Ça veut pas dire « répondez juste si vous venez ». Ça veut dire « fournissez une réponse, n’importe laquelle ». Ça peut être « oui », ça peut être « non », mais ça peut aussi être « je ne suis pas certaine, est-ce que je peux te revenir là-dessus quelques jours avant? » C’est sûr que je vais dire oui. Un invité mobile, ça ne change pas grand-chose à ma planif. Cinq, oui.
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Pendant qu’on y est, je rajouterai que, s’il faut d’abord répondre à l’invitation, il faut également fournir tous les renseignements pertinents. J’ai eu des parents qui, sans être invités, sont restés pour participer à la fête avec leur enfant… et leur autre enfant. J’en ai eu qui sont arrivés avec plus d’une heure de retard parce qu’ils avaient déjà prévu une activité à laquelle participer d’abord. J’en ai eu aussi qui m’ont annoncé des restrictions alimentaires au moment où je servais le dîner. Je vous promets que je suis parlable : peu importe la situation, ça va me faire plaisir de vous accommoder. Faites juste m’aviser d’avance, au lieu de me forcer à me revirer sur un dix cennes comme si c’était ma job.
Ça ne paraît peut-être pas, mais je vous jure que je suis bienveillante là-dedans : pour un certain pourcentage des abstentions, je blâme un bête oubli ou une invitation perdue au fond d’un sac à dos. Ces choses-là arrivent, et je crois profondément que les gens sont de bonne foi. Mais il y a toujours bien des limites : ça ne se peut juste pas que tous les parents soient dans ce genre de situation.
En fin de semaine, ce sera la fête de Bout d’Chou. Une fois encore, seuls 50 % des parents m’ont répondu. Est-ce que les autres enfants concernés seront là? Mystère. Faites vos jeux, rien ne va plus!