MY GOD que c’est difficile de se remettre en mode recherche d’emploi à 32 ans, plus particulièrement après avoir eu un enfant. Je sais que les employeurs ne doivent pas faire de discrimination, mais j’ai comme un vague sentiment d’injustice quand ma candidature n’est pas retenue. Je ne peux pas m’empêcher de penser que si un patron a le choix entre moi, maman d’un enfant de 15 mois, et une personne sans enfant ou qui a des enfants plus âgés, ce sera moi qui serai tassée.
J’avais oublié à quel point c’est tough pour l’estime de soi de se faire dire : « Nous avons beaucoup aimé votre enthousiasme, votre entregent, mais malheureusement nous avons choisi un.e autre candidat.e. » Erhhhhhh.
L’attente aussi est pénible. Je me sens comme une adolescente qui attend un signe de vie de son CRUSH. Je me sens fébrile, je n’ai plus confiance en moi. Il me semble qu’en début vingtaine on était comme prêts à accepter que la recherche de job prenne du temps. On commençait au bas de l’échelle et on montait tranquillement. Mais quand on a une maison et de plus en plus de biens à payer, l’attente est interminable.
Je me souviens quand j’étais sur le chômage après avoir fini un contrat dans mon jeune temps. Mon objectif était d’envoyer au moins un C.V. par jour. Le reste du temps? Je le passais à écouter des séries et faire du yoga #HardLife. Le pire dans tout ça, c’est que je sais très bien que la seconde où je vais avoir une confirmation d’embauche, je vais m’ennuyer de mes jours à la maison.
Une de mes amies, qui est un peu plus âgée que moi, m’a suggéré de ne pas me laisser influencer par les pressions sociales de notre génération. Que si j’ai la possibilité de prendre du temps pour moi et que je devrais le faire. Qu’un jour je vais être contente d’avoir passé autant d’heures à me remettre en question et à penser à ce que je veux vraiment, plutôt que de me garrocher sur la première offre qui passe. Puis, plus j’y pense, plus je trouve qu’elle a raison. Je réalise que rien n’arrive pour rien dans cette vie. Que les jobs pour lesquelles j’ai postulé il y a quelques mois n’étaient clairement pas faites pour moi. Mais le plus important de tout… que je n’étais pas prête à retourner sur le marché du travail à ce moment-là.
Je vais donc prendre une couple de respirations et continuer mes recherches en restant zen. La vie de nouvelle maman amène souvent son lot d’inquiétudes, d’angoisses et de remises en question. Si on a la chance* d’arrêter et de remettre les pendules à l’heure avant de rembarquer dans la routine métro-boulot-dodo, on devrait pouvoir le faire sans culpabilité. Un moment donné, enough is enough comme dirait ma mère.
Il y en a parmi vous qui ont vécu des situations semblables à la fin de votre congé?
* J’entends par « chance » le fait de ne pas être au pied du mur financièrement, quitte à devoir se serrer la ceinture pour un bout.