Ouf, j’ai 30 ans. Ça me fait peut-être une ride ou deux de plus, mais pas un pli. Si élever un enfant demande un village, j’ai eu droit à une mégapole entière. Je veux remercier la vie et tout mon entourage.
Ça a commencé avec un petit village : deux parents, un frère et la famille proche. Il pleut de l’amour dans ce village et je peux aller cueillir du support ou des rires quand j’en besoin, souvent chaque matin.
Puis, le village est devenu ville. Au fur et à mesure, depuis aussi longtemps que j’ai des souvenirs, j’ai rencontré de magnifiques personnes qui sont devenues, et souvent restées, mes ami.e.s. Parfois ils habitent au loin, parfois juste à côté, mais ils sont toujours là. J’ai entendu dire jadis qu’on ne pouvait avoir qu’un ou deux vrais amis. Je suis chanceuse, c’est faux.
En trente ans, Internet est arrivé dans ma petite ville et m’a transformée, m’ouvrant sur un monde inconnu. Mes ami.e.s virtuelles ont brisé plusieurs de mes ornières. Grâce à elles, j’ai fait un rattrapage éclair sur les privilèges, le genre, le racisme ou le féminisme. Elles m’ont fait devenir, j’espère, une meilleure personne.
Depuis quatre ans, grâce à mon conjoint, avec qui je compte les années en voyages, j’ai commencé à construire un autre petit village, pour deux créatures exceptionnelles. Ces dernières m’apprennent à leur tour, chaque jour, à cultiver l’Amour avec un grand A.
Aussi bien entourée et repue de bonheur, je m’assois souvent pour remercier l’Univers, le karma, peu importe. Parce que pour vrai, des fois, je sens qu’il me donne des indications en néons scintillants et qu’il fait tomber sur moi une pluie de paillettes.
Enfin, merci à… moi. Ça a pris du temps, en fait pas loin de 30 ans, mais j’ai finalement commencé à m’accepter : mon corps, mes choix, mes idées. J’espère que cette petite graine d’estime de soi s’épanouira désormais.
Pour ma quatrième décennie (!) qui s’entame, je me souhaite un emploi qui me passionne (et qui paie les factures), car il faudra bien que je quitte les bancs d’école un jour. Pour redonner tout le beau que j’ai reçu, je me souhaite aussi de trouver une manière d’emmieuter le monde à ma façon. Dans la joie, le bonheur, et l’allégresse.