L’envers de la médaille de mon accouchement de rêve ou mon postaccouchement de l’enfer
Mylène Jean St-GelaisComme je l’ai déjà raconté, j’ai eu un bel accouchement qui correspondait à tout ce que j’espérais : travail rapide, péridurale sans complications, poussées efficaces et une finale sans épisiotomie. Dès ma 6e semaine de grossesse, j’ai visualisé mon accouchement et j’ai lu abondamment sur le sujet. Jamais il ne m’est venu à l’esprit que la suite serait moins rose.
Lors de notre première nuit à l’hôpital, mon fils a été hospitalisé à la pouponnière pour traiter une infection. J’ai ainsi concentré toutes mes énergies sur lui. Les bains de siège étaient loin d’être ma priorité. Quatre jours étaient passés et je marchais encore en pingouin. Ma cicatrice me faisait tellement mal, j’avais peine à m’asseoir. Une infirmière a proposé de l’examiner. Résultat : elle infectait tranquillement, prise au creux de mon périnée qui avait boursouflé des deux côtés, l’emprisonnant dans l’humidité. La consigne était claire : bains de siège au gros sel. Oui, oui! Au gros sel. J’en ai pleuré un coup, mais après quelques-uns, j’allais déjà mieux.
De retour à la maison, j’urinais avec douleur. Comme j’en avais déjà eu par le passé, j’étais certaine que c’était une infection urinaire. Mon diagnostic était bon. J’ai pris 7 jours d’antibiotiques. J’étais vraiment découragée. Si j’avais su, j’étais loin d’être au bout de mes peines.
Lors d’un rendez-vous chez le médecin, je demande à ce qu’elle examine ma cicatrice puisqu’elle est encore douloureuse après deux mois. Elle vérifie et m’explique qu’elle a fait de l’hypergranulation. Comme si mon corps avait voulu la réparer plus rapidement et avait accumulé trop de peau neuve, de sorte qu’un amas de chair s’est créé. Elle me rassure en m’expliquant qu’elle peut me soigner en le brûlant avec du nitrite d’argent. (A-YO-YE!) Elle me redonne rendez-vous cinq jours plus tard afin de s’assurer que la brûlure a bien fonctionné.
Au rendez-vous suivant, pour mon plus grand bonheur, elle constate que ma cicatrice a guéri. Elle vérifie plus bas et réalise que j’ai un orifice au bas de mon périnée. Cet orifice pourrait être en lien avec mon vagin ou mon anus, de sorte qu’il nous faudra possiblement recommencer depuis le début : c’est-à-dire couper à nouveau mon périnée et le recoudre. Par ailleurs, elle n’est pas suffisamment spécialisée pour me traiter alors elle me réfère à une gynécologue, qui elle me réfère à une gynécologue experte en reconstruction vaginale, qui elle me réfère à un chirurgien de l’hôpital.
Mon fils aura 4 mois dans quelques jours et ce n’est toujours pas réglé. Le chirurgien a jugé bon de nettoyer la plaie et de la laisser guérir pendant un mois, pour voir. J’avoue que j’aimerais que ce soit revenu à la normale avant sa graduation. Si j’avais un seul conseil à donner, ce serait : faire des bains de siège comme si notre vie en dépendait.