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Neuf adultes et treize enfants s’en vont en refuge (et c’est le fun)
Crédit: Scott Goodwill/ Unsplash

Ça avait quand même des apparences de plan foireux : une amie a décidé de louer le refuge du centre d’accès à la nature de l’UQAM. Elle m’a invitée à me joindre à l’aventure. Nous allions être neuf adultes et treize enfants dans un endroit sans eau courante, avec une bécosse dehors, en plein hiver! J’imaginais la cacophonie ambiante, les crises, le pitchage de bouffe, bref, le désastre. Nous allions tous dormir à l’étage dans un grand dortoir sans cloisons, à se faire réveiller par chaque ronflement, toussotement ou « fouish-fouish » de sleeping bag. À la gang, les probabilités d’insomnie m’apparaissaient quand même élevées.  Iiiiisshh…. que j’ai pensé.

Mais bon, faut croire que je suis friande de chaos, parce que j’ai dit oui.
Mon constat?
Ce fut une des meilleures fins de semaine de ma vie!

C’est clair que le sommeil était précaire, heureusement qu’on a fait une équipe « sieste d’après-midi » pendant que les autres enfants, sous la supervision d’une tonne d’autres adultes, sont allés marcher dehors un bon deux heures de doux répit!

Mais à part de ça, non seulement c’était formidable, mais je me suis même dit que c’est notre mode de vie très isolé qui est anormal. Être en communauté m’apparaissait incroyable soutenant et naturel! En se splittant la bouffe, on avait chacun un seul (gigantesque) repas à organiser. Puisque les enfants s’autoanimaient entre eux, nous avons pu jaser entre nous ou lire un livre. Lire un livre! La fin de semaine! Avec nos enfants autour! C’est quand même un tour de force, surtout pour les parents monos, nombreux parmi notre gang.

Le matin, un ou deux adultes descendaient faire manger la marmaille qui s’en allait ensuite collectionner les belles joues rouges dehors. C’est qu’il y avait un fort à construire et une pente à glisser! Pendant ce temps, on se réveillait doucement avec un café, thé ou mimosa.

Il y a bien eu deux nez qui saignent et une poque dans le front, mais c’est le prix à payer pour laisser une dizaine d’enfants s’amuser en freestyle! Sinon, le prix, il n’est pas cher pour une fin de semaine en gang où nos p’tits, mais surtout nous les grands, avons socialisé avec du monde le fun. Entre deux mouchages de nez, gérage de chicane et cherchage de mitaines, on a eu le temps de parler de nos jobs, de politique, de famille, d’éducation. On s’est donné des coups de main, des conseils, de l’empathie et plein d’écoute. Que ce soit le nôtre ou pas, on a habillé, nourri, animé, consolé et aidé la progéniture commune. C’était d’une facilité et d’une fluidité! Et quel beau modèle pour les enfants, qui voient d’autres façons de faire, s’entraident et peuvent compter sur plein d’adultes à la fois, le tout en nature et sans écrans. Ça m’a donné envie de me partir une commune ou de jouer dans La Galère. Qui embarque?

J’avoue que la douche était pas mal bonne au retour.
Mais avec de l’eau courante, je referais ça n’importe quand!

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