Pour certaines d’entre vous, il s’agit d’une certitude, ancrée en vous, depuis votre tendre enfance. Pour d’autres, une suite logique, cognitivement calculée, mutuellement entendue, naturellement cédulée. Enfin, il y a de celles qui vivent au son de leurs tripes, au gré de leurs instincts les plus primitifs. Et c’est à cette catégorie que je m’identifie, en matière de fibre maternelle.
L’appel de la maternité. Rien à voir avec le calendrier. Rien à cirer des conventions. Biologie pure et dure, en ce qui me concerne. Deux en deux. J’ai laissé la chair m’appeler à la réalité.
Moi, de carrière investie, j’ai connu l’ultime révélation maternelle. Je l’ai sentie vibrer dans mon bas-ventre. Affluer dans mon sang. Inonder ma pensée de multiples couches à changer. J’aspirais à allaiter, langer, bercer. Ce fut viscéralement planifié. Deux en deux. Une véritable nouvelle obsession. Sortie de nulle part. Sortie au hasard. Nourrie par l’amour et l’espoir.
Vers la fin de ma vingtaine, j’ai senti chacun de mes pores de peau prêts à se lancer dans l’aventure maman.
J’avais le coeur et le corps brûlants d’envie. Les pleurs d’un enfant, jadis stridents à mon oreille, se faisaient doux maintenant. J’étais tout caramel, face à des poussettes ambulantes. Je caressais un ventre vide, rêvant de plénitude assouvie.
J’ai eu la chance de concevoir par pur désir et amour, deux petits êtres adorables. Malgré toutes les embûches et difficultés apportées par la maternité, je me suis laissée guider par cette nature nouvelle et charnelle. Me voilà face à une troisième envie. Je la sens pétiller en moi. Est-ce le début d’un nouveau commencement?
Devrais-je un jour faire le deuil d’une envie non assouvie ou cette fibre se nouera-t-elle d’elle-même en une finalité rassasiée?
Devrais-je laisser la raison l’emporter sur l’émotion?