Qu’elle s’envole…
Avec les oiseaux et leur chant apaisant. Avec ses symphonies d’autrefois qui font frémir ses souvenirs. Avec ses valses qui la bercent sur le bord de l’eau, près de son enfance.
La vie l’a emportée tout doucement au gré des ans. Elle s’est laissée bercer par ces blancs dans son ciel tout bleu à coup de petites tempêtes. Elle a su porter fièrement son sourire dans ses heures de lucidité et s’endort maintenant doucement dans les bras de Morphée.
Qu’elle s’envole…
Parce que la vie n’a plus aucun sens si l’on n’est plus là pour la vivre. La savourer. La rire.
Elle qui, dans mes oreilles de petite fille, avait un des plus beaux rires qui résonnait dans le temps. Celui qui donne des larmes tant il est sincère. Un moment précieux entre deux générations si différentes.
Ça semble si loin maintenant. On a grandi, on a vieilli. Et parfois, comme elle, on oublie. Comment c’était, comment on faisait, où on allait.
Qu’elle s’envole…
Car les mots murmurés n’ont plus le sens de ses pensées. Car derrière les regards parfois apeurés se cache une âme perdue.
Doux moment que de lui présenter son arrière-petite-fille, moi qui m’étais promis qu’elle rencontrerait sa descendance.
Et aujourd’hui, je lui souhaite de s’envoler.
Si je me souviens de nos précieuses folies lorsque j’étais enfant, je me rappellerai surtout ses yeux brillants devant ce petit bébé à qui elle a chatouillé les pieds. Parce que derrière ce regard vide, on voit encore ma grand-maman aux yeux étincelants.