La famille. C’est un bien précieux. Souvent tenue pour acquise, ce n’est que lorsqu’un de ses membres part que nous réalisons à quel point elle vaut de l’or.
Ma famille est loin de moi. Physiquement je parle. Ma mère est à 500 km de chez moi, ma grande sœur à pratiquement 200 km. Ma grand-mère, mes tantes et mon oncle sont à environ 400 km de ma maison. Il n’y a que ma petite sœur qui est tout prêt, à 30 km à peine.
Le 1er janvier, comme chaque année, j’ai fait le 350 km de route entre ma maison et celle de ma tante afin de voir ma famille. Comme chaque année, j’étais bien contente de faire ces kilomètres. Mais contrairement aux dernières années, j’y suis allée avec ma grande fille seulement. Mon mari et mon fils étaient malades.
Une fois arrivée à destination, ma fille a pu retrouver ses cousines. S’en est suivi des rires et des jeux, ce qui m’a permis d’être tranquille. Sans mari, sans petit homme qui me réclame. J’étais fatiguée de la veille, un peu dans ma bulle. J’ai observé ma famille, les personnes que j’aime. Et je me suis trouvée chanceuse. Elle est belle ma famille. Elle est remplie d’amour ma famille. Malgré la distance, malgré le temps qui passe sans donner de nouvelles. Malgré la fatigue, malgré les deuils, elle est tissée serrée.
Ma grand-mère. Grand-papa parti, elle est le pilier principal de notre petite troupe. Grande femme dans ce petit corps rendu fragile par le temps, son amour pour les siens est lisible dans son regard, dans chacune de ses paroles. Quelques fois maladroite dans sa façon de nous exprimer cet amour, mais avec un cœur immense.
Ma tante, ma marraine. Femme forte, toujours là pour les autres. Vive, elle est la première à s’occuper de nos moindres besoins lors de nos rencontres.
Mon autre tante, la ricaneuse. Le sourire cousu aux lèvres, le rire cristallin. Âme sensible, les larmes noient rapidement ses beaux yeux bruns dans les moments d’émotions.
Mon oncle. Le plus jeune d’entre eux. Complice de nos jeux lorsque nous étions enfants. Son sourire, ses yeux, tout est rassurant chez cet homme fort, mais tellement doux.
Puis ma mère. La doyenne de sa fratrie. Inquiète pour le bonheur de ses enfants, rieuse et passionnée. Un cœur gros comme l’univers lorsqu’il est question de sa famille et des gens qu’elle aime.
Et il y a nous, mes sœurs et moi. La relève de ma mère.
Tous ensemble, nous formons une belle gang. Un peu décousue, remplie de rires et de larmes. Forgée de souvenirs des moments passés ensemble. Ces moments précieux.