Regarde-moi cette merveille culinaire. Verdoyante petite chose parfumée. Pendant que je fais valser ma guenille sur une énième assiette souillée, dans l’évier, je regarde cette petite bête oxygénée, silencieuse, sereine, dans son pot de bord de fenêtre. Et je me dis : ce qu’elle est brillante.
Thym, toi!
T’es drôlement douée, petite pousse aromatique, pour le bonheur! Tu saisis le beau. T’orientes vers le doux. Tu t’étires petit à petit, étends tes feuilles et racines de telle sorte à recueillir un maximum de soleil. Pas bête du tout! Ce qu’elle peut être saine, cette aromate!
Elle se déforme, mimant ma coiffe matinale au passage, simplement pour savourer les UV sur sa frêle carrure végétale. Elle fait des pieds et des mains, de ses longues et multiples tiges, pour se gorger de rayons de ciel et se forger une santé de fer. Thym, on a au moins ça en commun; on se déphase la colonne et déboîte la hanche, par amour. Mais on oublie souvent, en revanche, de goûter la chaleur du soleil, de s’oxygéner, de se reposer.
Le parent 2020 ne fait pas de détour ou de pause pour s’aérer, ventiler, changer sa voile de bord. Il ne s’assoit pas en bord de fenêtre pour admirer le paysage, saisir l’instant présent, nourrir son être allègrement. Cap fatigue en vue. Et c’est là que les racines finissent par être fragilisées.
Thym, toi.
Tu mérites les effluves du bonheur, parent dévoué. Et cette béatitude passe par ton toi-même. En cette période où la santé mentale frise la précarité, pour plusieurs parents, il ne faut pas hésiter à saisir l’aide offerte et à réorienter ses branches vers toute source de vitalité.
Alors: Étends-toi, tends-toi une perche, rends-toi bien. Et n’oublie pas de mettre une belle poignée de thym dans ta casserole de mijoté. Il te rappellera le goût du soleil et de la plénitude rassasiée.