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Un an après la naissance de notre 2e couple de jumeaux
Crédit: Cynthia

À la fin du mois de septembre 2019, j’ai accouché de mon deuxième couple de jumeaux. Nous avons d’abord eu des filles non identiques en 2017, puis des garçons identiques 22 mois plus tard.

Image d’une échographie de nos filles (haut) et d’une échographie de nos garçons (bas). crédit : Cynthia

La nouvelle de leur arrivée nous a fait enclencher plusieurs projets importants pour se préparer à leur venue. L’achat d’une maison, les rénovations et le changement de véhicule (allô la minivan) ont donné le ton à l’été précédant leur naissance. On a aussi eu la chance de s’offrir une séance photo familiale avec une photographe que l’on aime d’amour. Ce ne fut pas de tout repos, la chaleur m’handicapant, mais les résultats en valaient tellement le coup. Cette séance s’est réalisée alors que j’avais 29 semaines de grossesse. Je ne me souviens plus quelle était ma hauteur utérine à cette date, mais à 36.5 semaines, elle était de 52.

Un si beau moment! Crédit : Maryline Rivard

 


La naissance s’est bien déroulée malgré l’arrivée sur les chapeaux de roues de Philippe, suivi de peine et de misère par Wilfrid qui était logé très haut dans mon utérus. Petit coco né mou et bleu, mais qui a vite repris son air après deux longues minutes d’angoisse durant laquelle je n’ai jamais eu connaissance de délivrer mon king size placenta. 

La visite de nos grandes filles à l’hôpital pour leur première rencontre fut un moment très important pour moi. Je m’ennuyais d’elles et j’avais vraiment hâte de voir leur réaction qui fut très positive, me rassurant pour la suite des choses.

La première rencontre de nos enfants. Crédit : Cynthia

 

Nous avons eu la chance d’avoir de l’aide pendant deux mois et demi à la maison. Ça a permis de garder une routine bien établie avec nos filles tout en suivant le rythme de nos bébés. La 5e semaine de vie de nos garçons a été marquée par un rocambolesque séjour en pédiatrie à notre hôpital puis un transfert en avion-ambulance au CHUL parce que l’un d’eux désaturait et était incapable de s’alimenter. Les pédiatres soupçonnaient alors une atrésie des choanes. Nous avons été très bien entourés au CHUL, entre autres avec Marie-Claude et Louka aux soins intensifs pédiatriques, deux infirmières en or qui ont su nous rassurer et être présentes pour tous les soins de Philippou.

Premier tour d’avion de Philippe à 5 semaines de vie. Crédit : Cynthia

 


Après 8 jours d’hospitalisation, on a eu notre congé et nous sommes retournés au bercail. Trois semaines plus tard, on fêtait le second anniversaire de nos cocottes.

Les mois ont suivi comme un fleuve tranquille, parsemé de petites tempêtes ici et là. Les filles allaient à la garderie, mon amoureux travaillait et je sortais marcher tous les jours avec les garçons en écoutant un podcast (allo Distorsion!) et ce, peu importe la température. C’était doux. Notre routine était douce.

Bien habillé pour affronter la froide saison hivernale avec maman. Crédit : Cynthia

 

En mars, la pandémie a frappé et puis on s’est confinés. On a continué de marcher et on a été très occupés avec nos cocos. Les filles demandaient beaucoup d’attention. Le jour des 6 mois de nos garçons, ma marraine est décédée. Ce fut difficile de vivre ce décès en pandémie. L’incapacité de lui rendre hommage à la hauteur de son importance pour nous était enrageante.

Le printemps fut aussi marqué par le petit Nathan Ouellet. Ce jumeau qui habite la même ville que nous, qui a tout juste 3 semaines de différence avec nos cocos et qui est atteint d’amyotrophie spinale de type 1. La situation de cette famille me touche beaucoup et je tente depuis d’aider autant que je le peux en tricotant des bonnets et des attache-suces à leur bénéfice. Pour leur campagne GoFundMe, c’est ici.

Wilfrid et Philippe, solidaires de Nathan et Jake. Crédit : Cynthia

 

Puis, l’été arriva. Alors que le monde se déconfine, moi, je me confine un peu plus parce que mon doux que j’haïs la chaleur. Je profite des journées plus fraîches pour aller dehors avec la gang. Les garçons ont percé 6 dents pratiquement en même temps et les filles se rapprochent de la propreté. Nous n’y sommes pas encore, mais il y a de l’espoir.

Notre vie est bien rodée. Chaque moment, chaque étape de notre journée doit être organisée pour conserver un semblant d’harmonie. Juste faire les bains le soir, c’est toute qu’une affaire. Pendant que je prépare les effets personnels de chacun pour l’après-bain, mon chum débarbouille les quatre enfants avant de me les shipper un par un. Je lave généralement un ou les deux garçons et puis il vient prendre la relève. Je prends ce moment pour finir de ramasser la cuisine et/ou le salon et je relaxe 5 minutes avant d’aller faire l’après-bain des garçons alors qu’il s’occupe de celui des filles. Ce moment-là s’apparente beaucoup à une chaîne de montage. Tout, absolument tout, nous demande de la préparation et de l’organisation, mais nous apporte aussi un grand sentiment de gratitude. 

Les cocos auront un an dans 3 semaines. Quand je fais une rétrospective de l’année qui vient de passer, je constate à quel point ma santé mentale se porte mieux qu’après ma première grossesse. Que la physiothérapie périnéale est un must et fait des miracles. Que la vie avec deux couples de jumeaux, ce n’est pas reposant, mais c’est incroyablement gratifiant. Que les mois passent incroyablement rapidement. Que nos filles sont d’excellentes grandes soeurs même si elles ne veulent pas vraiment partager leurs jouets. Que je suis une mère plus détendue à l’approche de chaque étape de nos troisième et quatrième bébés versus ce que j’étais avec la première et la deuxième. Que la présence de nos parents à moi et à mon amoureux est une bénédiction. Que la pandémie, bien qu’elle ait apporté sont lot de stress, nous a permis de passer du temps à la fois avec nos grandes et avec nos petits puis d’être témoins d’une multitude de merveilleux petits moments que nous n’aurions peut-être pas nécessairement remarqués normalement.

Notre vie est unique et je n’échangerais ma place pour rien au monde.

La première journée de la rentrée (progressive) à la garderie de nos plus jeunes. Crédit : Cynthia

 

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