Ces temps-ci j’écoute la série télé This is Us sur Netflix…la meilleure série du monde. Je capote vraiment.
Mais j’écoute aussi des affaires moins in en cachette, comme la série Les filles de Caleb. Vous vous souvenez, c’est l’histoire inspirée de la vie d’Émilie Bordeleau, une jeune institutrice au début du XXe siècle (qui est la grand-mère de l’auteure en fait).
Mon Dieu qu’elle en arrache, la pauvre fille.
Écouter cette série, 28 ans plus tard, à travers mes yeux d’adulte, de femme, de parent, c’est une tout autre expérience que celle que j’avais eue à l’époque en 1990 lors de la première diffusion de la série…
Le pire récit d’accouchement ever
Épisode no16. Émilie n’a pas encore 30 ans, elle en est à sa 5e grossesse déjà. Cette fois, elle accouche dehors, en pleine tempête de neige, en criant comme une damnée, la peur au ventre, la rage au cœur pis la neige dans face! Toute seule dans le noir. Elle se creuse un trou, place son écharpe sur la neige, pond le bébé, ramasse le bébé, vire de bord et retourne chez elle s’occuper de ses 4-5 autres enfants, tous âgés de moins de 3 ans (dont un qui a un retard mental). Comme récit d’accouchement spectaculaire, j’en ai rarement entendu un pire.
Un choc post-traumatique
Sans oublier l’épisode no15, lorsqu’une de ses filles, Louisa, née à peine quelques semaines plus tôt, meurt subitement dans la nuit, étouffée dans son sommeil (la mort subite du nourrisson, je suppose). Émilie tombe alors dans une noirceur sans nom. À l’époque, ça n’avait pas de nom une dépression ou un choc post-traumatique. On disait simplement que le grand malheur leur avait tombé dessus…
Bien d’autres malheurs encore
Et pendant ce temps là, le pauvre Ovila qui se démène du mieux qu’il peut avec les pauvres et démunis moyens qu’il possède, c’est à dire : garder tout ça par en dedans et/ou crisser son camp le plus loin possible. Partir dans le bois, partir sur une brosse, partir on ne sait jamais où ni pour combien de temps, pour purger sa peine et sa honte de vivre.
Crédit : Giphy
Et ça ne va pas en s’améliorant, je vous épargne les détails.
Pis toute ça, sans eau courante ni électricité.
Faque Émilie Bordereau c’est une fucking warrior de mère et de femme. Comme ma grand-mère l’était aussi suite à ses 16 grossesses, ses 11 enfants vivants et toute la misère qu’elle a mangée pour souper dans le fin fond de sa Beauce natale. C’était de même au Québec il y a 100 ans.
Y’avait parfois peut-être de l’amour et de la passion, des légumes bios pis toute, mais la vie était tellement dure que c’était aussi bien d’oublier ça le bonheur.
Je suis descendante d’une fucking warrior quand même.
Alors parfois, quand je trouve ma vie rough avec mes 3 enfants, ma job, mon manque de sommeil ou d’énergie, mon rhume qui dure de novembre à avril, ma maison qui est mal décorée, et bien je pense à ça et souvent (mais pas tout le temps) j’arrive à dédramatiser…parce que moi, j’me dis qu’au moins, j’ai l’électricité et l’eau courante!
Quels sont vos trucs pour dédramatiser les choses dans la vie?