Le pédiatre de la petite m’a donc fait cette recommandation, mais la petite, elle était petite! Et je ne sentais pas qu’elle était prête aussi tôt, j’ai donc attendu ses 5 mois et demi avant de lui mettre une cuillère de céréales dans la bouche.
Ouf que ce n’est pas l’enthousiasme pur… De plus, après une semaine, je constate que ses nuits sont ponctuées de moments d’éveil dus à des maux de ventre. Je cesse donc tout, car j’avais donné de l’avoine suivi d’orge, je ne savais donc pas qui était le responsable. Je recommence une semaine plus tard avec les céréales de riz. Ça va mieux, mais cocotte n’a pas tellement d’appétit. J’essaye de varier, j’essaye de diversifier, rien à faire. Pour la faire manger, je dois user de stratégie tel que d’approcher le biberon de la bouche de mademoiselle, et dès que cette dernière ouvre enfin, je me dépêche à y mettre une cuillère. Je n’aime pas la tromper, mais je me mets la pression de la faire manger. Le fer, t’sais!
Comme son refus de manger lorsque j’approche une cuillère de sa bouche est ferme, je me tourne vers la DME. Je me dis qu’elle appréciera peut-être plus de gérer elle-même ses aliments. Oh! Elle adore taponner un brocoli ou une toast, mais dès que ça atteint le fond de sa bouche, le gag reflex embarque, et hop! tout le contenu de son estomac se retrouve à nouveau dans le plateau de sa chaise haute, le tout rehaussé de lait à demi digéré pour agrémenter le ramassage. Après quelques tentatives qui se soldent toujours avec le même genre de bouillie pour chat à éponger, je constate que l’apport nutritif de cette technique est plutôt négatif.
Retour à la case départ. Je tente une nouvelle approche : éloigner considérablement le biberon et le repas. J’ai une piste. Madame, qui n’a jamais eu un grand appétit autant pour son lait que pour les céréales, collabore plus quand elle a faim.
Quand je sépare le repas de quelques heures de son biberon précédent, la bouche ouvre soudain. Là, je peux mieux saisir ce que madame aime manger et ce qu’elle n’apprécie pas. En gros, vive le sucre, beurk la viande. Mais je ne ferai pas de compromis là-dessus, hors de question que tout goûte sucré.
Quand elle a très faim, je commence avec un mix de légumes, céréales de riz et viande. Et si elle n’en mange que 2-3 bouchées, je suis fière d’elle. Ensuite je poursuis avec le dessert, des fruits (souvent du pruneau, pour contrer l’effet constipant du riz). Et pour les fruits, la bouche ouvre toujours. Pour que ça soit plus nutritif, j’intègre à la purée de fruits une cuillère de beurre de noix ou de graines. En plus des protéines, certaines sont une source considérable de fer! (La championne du fer est le beurre de graines de citrouille, on en trouve, entre autres, au Avril.)
Au final de ce combat, j’ai fait quelques apprentissages :
- Toutes les céréales sauf celles de riz sont mal tolérées par mon enfant (c’est une bonne raison de ne pas vouloir manger ça) ;
- Je ne peux pas mener tous les combats de front (diversité, texture, quantité, apport nutritif, introduction des allergènes) ;
- J’ai aussi compris que ma fille a le droit à son propre rythme, je respecte son appétit, ses goûts, et ses aversions, et au lieu d’être déçue à chaque repas, je suis fière chaque fois qu’elle ouvre la bouche.
Et vous, quels ont été vos trucs pour faire manger un enfant plus difficile?