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Maman est hypersensible
Crédit: Pexels

Une tornade d’émotions, voilà ce que je suis. Une tornade qui engloutit toutes les émotions qui se trouvent sur son passage. Les miennes, les leurs, les vôtres, toutes. À l’intérieur de moi, tout tourbillonne sans cesse. J’ai l’impression d’être toujours au bord de la catastrophe tellement mes émotions sont intenses.

 

À l’extérieur, j’ai l’air en contrôle. Je veux que mes enfants aient le sentiment que je suis fiable, forte et stable. Je veux être le phare et non la tempête. Le contrôle représente un gros défi pour moi, d’autant plus que le terme hypersensibilité rime habituellement avec anxiété et/ou stress et/ou culpabilité. Ce qui complique beaucoup les choses.

 

Autre chose qui me complique la vie; mes montagnes russes émotives. Un rien peut faire naître en moi une émotion assez forte pour que je fasse un virage à 90 degrés dans mon attitude. Je peux passer d’une femme sereine et en confiance à une femme vulnérable et démolie en une fraction de seconde.

Tengyart / Unsplash

Je suis facilement agacée aussi. Les sons forts, entre autres. Je sursaute aux moindres cris alors ma patience s’envole rapidement. Je suis fragile au toucher. Tous ceux qui me touchent me font mal, y compris mes enfants, évidemment.

 

Rassurez-vous, il n’y a pas que des mauvais côtés à être une maman hypersensible. J’ai énormément de plaisir avec mes enfants, je profite de chaque instant. Je suis si facilement émerveillée. Les concombres du jardin qui poussent, les rosiers en fleurs, les bébés oisillons dans leur nid. Tout est magnifique. Mon hypersensibilité nourrit mon cœur d’enfant et mes filles voient les mêmes couleurs vibrantes que moi.

Crédit Giphy

 

Je commence tout juste à accepter l’intensité de mes émotions. Certaines blessures refont toujours surface, on m’a dit que j’étais rancunière, mais non. J’ai des hauts très hauts, des bas très bas, on m’a collé une maladie mentale, mais non. Mes réactions intenses face à certaines situations de crises ont été excessives, on m’a jugée comme étant jalouse, mais non. Je me suis si souvent sentie incomprise. « Tu t’en fais trop pour rien » qu’on me disait, alors que pour moi, c’était d’une intensité foudroyante. 

 

J’aurais aimé qu’on m’explique concrètement ce qu’est l’hypersensibilité. Qu’on me conseille de vivre mes émotions et non de les taire. J’ai appris à transposer les miennes dans l’art ou l’écriture. Je vous avouerai que j’ai souvent l’impression que de vous écrire m’a sauvé la vie. Quand mes filles seront grandes, j’aimerais qu’elles trouvent leur moyen bien à elles d’exprimer leur trop-plein d’émotions.

 

Je suis persuadée que d’être hypersensible me permettra d’être une meilleure maman, comme ma mère l’est pour moi. Une femme disponible, à l’écoute, empathique. La meilleure oreille qui soit. Une femme vraie, consciente de sa vulnérabilité et fière de ses forces. Même si la vie pour les personnes hypersensibles peut ressembler à une infinie tourmente, elle est tout de même splendide.

 

Trop sensible pour être heureux? Je ne crois pas.

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