J’ai eu une magnifique première expérience de grossesse avec mon premier enfant. Mais Il se trouve que mon premier petit bébé n’était pas du genre pressé. Tout a été à retardement. Le test de grossesse a annoncé NOT à plusieurs reprises avant d’avoir la réponse que j’attendais. Il semble que mes dates d’ovulation ne coïncidaient en rien avec la date de mes dernières règles. Aussi, petit bébé, semaine après semaine, n’était pas pressé de se positionner tête vers le bas.
J’ai tout essayé ce qui m’a été conseillé. J’ai fait tous les exercices de pont inimaginables; pont indien, pont passif, à genoux, sur le dos, jambes en l’air… J’ai essayé l’ostéopathie, l’acupuncture, la méditation, le yoga. Je me suis retrouvée, à 39 semaines, dans le bureau de mon médecin qui me disait : « Tu es assise là, à 39 semaines de grossesse tout juste, et on n’a rien tenté pour tourner bébé?! ».
Ce n’était pas une cause complètement perdue, il y avait une autre option qui consiste à faire autre chose que le pont. En un rien de temps, je me suis retrouvée à l’hôpital afin que le gynécologue en poste puisse analyser si la version manuelle externe était possible malgré le nombre avancé de semaines (la version se pratique normalement vers la 36e ou 37e semaine de grossesse).
Tout était positif. Mon cœur, son cœur, nos cœurs, tout était à l’unisson. J’avais soi-disant un bébé poids plume qui baignait dans une piscine plutôt spacieuse pour les pirouettes. La seule chose dont on ne m’avait pas prévenue, c’est que le gynécologue, qui soit dit en passant était tout un colosse, allait forcer comme un bœuf pour tourner mon bébé. J’ai vu la sueur dégouliner de son front tellement il mettait de la pression sur mon gros ventre pour que la tête et les fesses de ma fille chavirent.
J’ai fini par sacrer supplier de tout arrêter quand bébé a fait un demi-tour. Le gynécologue a cessé sa manœuvre et mon petit bébé, bien docilement, a repris sa place tête en haut, bien appuyé dans mon diaphragme. Pendant que les infirmières m’épongeaient le front en surveillant l’échographie qui défilait dans l’écran, j’ai compris: je n’étais VRAIMENT pas prête à ça.
J’ai un seuil de douleur assez bas. Quand on me touche, j’ai mal. Par contre, j’ai développé énormément la maîtrise de mon corps par le yoga et la méditation pleine conscience. J’ai la force mentale de quitter mon corps en souffrance. Voilà ce que j’avais appris pendant ma grossesse et il était temps de le mettre en œuvre.
Nous avons refait une 2e tentative. Je me suis concentrée sur ma respiration. J’ai fermé mes yeux, j’ai visualisé ceux de ma fille. Elle a tourné comme on tourne un œuf dans une poêle bien beurrée. J’ai accouché à 41 semaines et 6 jours, par voie naturelle, d’un bébé tellement pas pressé qu’on a dû la provoquer. D’ailleurs, je la provoque encore chaque matin pour qu’elle mette ses chaussures!
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