La culpabilité est un grand mot qui cause d’aussi grands torts. Dès l’apparition du petit « + » sur le test de grossesse, cette dernière nous envahit et nous écrase de tout son poids. On se fait donner une brique bien remplie de conseils et de coupons-rabais, on nous pèse, on nous check pour être certains que bébé va bien. Quand tout va bien, les fleurs et les confettis apparaissent et on nous félicite, mais qu’arrive-t-il lorsqu’un drame survient? Qui est le coupable?
Perdre un bébé est épouvantable, et ce, autant à 6 semaines qu’à 5 mois de grossesse. Nous ne sommes pas enceintes à moitié, sachons-le. Nous avons souvent tendance à banaliser la fausse couche lorsque cette dernière survient dans les trois mois. 1 sur 5 qu’ils disent.
J’ai eu deux grossesses interrompues de façon involontaire et ce fut de très grandes épreuves pour mon mari et moi. C’est lourd en cliss. Tout repose sur nos épaules. Quand le p’tit cœur arrête de battre pour une raison inconnue, notre monde s’arrête au même moment. Je me rappelle m’être demandé ce que j’aurais pu faire pour causer cette mort. Pourtant, j’avais pris ça smooth, je m’en tenais à un café par jour, j’ai pris mes vitamines et je me suis badigeonné la bédaine tous les soirs; POURQUOI merde?
J’ai lu récemment qu’on avait mis la fausse couche d’une femme connue sur le dos du surmenage. C’est pesant en caltore pour toutes celles qui vivent cette tragédie et qui s’autoflagellent pour rationaliser leur perte. Et si nous n’étions pas responsables de nos fausses couches, si la nature faisait bien les choses et que l’embryon n’était tout simplement pas assez fort pour poursuivre sa route. Pouvons-nous nous accrocher à ça? C’est dur en tabarouette, mais ça fait du bien de remettre ça dans les mains d’un autre. En grande majorité, nous prenons notre rôle de maman plus qu’à cœur et nous faisons TOUT en notre possible pour que la grossesse se déroule à perfection en prenant toutes les précautions qui nous sont expliquées. Pas de Brie, pas d’alcool, pas de charcuteries ni de mari, dodo tôt, pas de bain trop chaud ni de saut en parachute. Pour ce qui est du reste, nous ne pouvons avoir le contrôle sur tout et ce lâcher-prise est aussi difficile qu’accoucher.
Vous avez fait une fausse couche récemment? Pleurez-la, criez-la, bercez-la, mais de grâce, ne culpabilisez pas. Je suis de tout cœur avec vous, je suis passée par là et c’est d’une grande injustice, je le conçois. Je suis là.