Chère anxiété, veux-tu devenir ma meilleure amie ?

Je me lève tôt et c’est une belle journée qui s’annonce. Pourtant, l’espace d’un instant suffit pour que ce grand vide s’installe dans mon ventre. Je le décris comme un vide, mais en réalité, il prend toute la place. C’est une boule d’anxiété qui me troue l’intérieur. Je n’ai pourtant aucune raison d’être stressée, mais ça, on dirait que mon corps ne le comprend pas. Je n’ai jamais été une personne anxieuse. J’ai bien connu quelques stress légers, comme celui de passer une entrevue pour un emploi ou passer un examen médical. Mais vivre avec l’anxiété au quotidien? Comme une voisine fatigante qui s’invite en pyjama pour un café? Jamais.

Voilà que depuis 2 ans, je suis prise avec ça. L’élément déclencheur? L’intimidation vécue par ma grande au secondaire? La santé précaire de mes deux plus jeunes? Je ne sais pas, mais je n’arrive plus à m’en débarrasser. Elle s’invite toujours subtilement, sournoisement même. Puis, elle prend toute la place, occupe mon esprit, me pourrit la vie. Ça me donne l’impression d’un estomac vide, lourd…

Semblerait d’ailleurs qu’environ 500 millions de neurones sont présents dans notre estomac et système digestif; les mêmes que dans notre cerveau. Avec mon médecin, on a essayé de traiter l’estomac, en tant qu’organe qui sert à digérer, avec du Nexium et du Dexilan. Mais ça n’a servi à rien. J’ai vite réalisé que c’est mon « piton panique » qui est fragile, pas mon estomac.

Dernièrement, j’ai vu une capsule de la Fondation Jeunes en tête, où Marie-Ève Gauthier partageait son vécu. Elle apportait la suggestion d’accueillir l’anxiété comme sa meilleure amie, lui donner beaucoup d’amour et la laisser partir doucement. Je vous jure que j’y travaille fort. D’ailleurs, je suis pas mal bonne avec ma meilleure amie; pour l’écouter, la conseiller, l’aimer. Je dois avouer que cette approche me plaît. Quand elle arrive, j’imagine l’anxiété comme une personne vulnérable, qui a besoin d’amour. Je me visualise en train de la serrer très fort dans mes bras. Croyez-le ou non, ça me calme. Par ailleurs, l’anxiété est, à la base, très utile dans la nature. C’est ce qui permet aux animaux de détecter un danger et de réagir en mode survie. Moi? Visiblement mon cerveau croit que je suis lâchée lousse dans la jungle à longueur de journée.

En 2020, je réalise que l’anxiété généralisée ou invalidante afflige énormément de gens de tous les âges. Quelque chose cloche clairement dans notre mode de vie et il faut mettre le doigt dessus afin d’effectuer les changements appropriés.

En attendant, en parler, verbaliser nos peurs, nos angoisses ou simplement ce sentiment de vide inexpliqué, me semblent de bonnes manières de l’extérioriser et, peut-être éventuellement, de la neutraliser. En attendant, j’ai envie d’essayer de faire de mon anxiété ma meilleure amie, qu’elle me pousse à me dépasser quand j’ai peur, qu’elle devienne un moteur et une motivation plutôt qu’un frein ou un boulet.

Alors, c’est ce que je fais aujourd’hui. Je t’en pris, anxiété, devient ma meilleure amie!

Quels sont vos trucs pour vous libérer de vos angoisses?