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Famille cherche désespérément garderie [PARTIE 2]
Crédit: Unsplash

Vous pouvez lire la première partie de ce texte ici: Famille cherche désespérément garderie

Il y a peu de temps, je vous faisais part de notre recherche d’une garderie pour notre deuxième fille. Comme prévu, je suis allée à la rencontre des CPE où j’avais inscrit ma fille. Au lieu d’attendre, je m’étais mise à l’action. Je m’étais préparée plusieurs semaines à l’avance, question d’être prête à exposer mes arguments, et ce, de façon très convaincante. Je m’étais pratiquée à HAUTE voix. J’étais préparée à exposer ma situation avec assurance.

Cependant, lorsque je suis arrivée à ma première visite (sans préavis), l’adjointe à la directrice ne comprenait guère ma visite. Et ce, au point où je ne me suis pas sentie accueillie. Étais-je la 10e personne à me pointer dans la semaine? Est-ce que son sentiment d’impuissance se reflétait par son manque d’empathie? Malgré ma préparation mentale, elle n’a voulu répondre à aucune de mes questions. Je n’ai pas eu de confirmation.

Étais-je surprise? La réponse est non. Je suis sortie, les larmes aux yeux. Visiblement, ma chasse aux garderies n’allait pas donner grand-chose. Étais-je défaitiste? Probablement, mais j’ai quand même eu le courage de me rendre à un autre CPE où je me suis retrouvée à parler au cuisiner, car aucun membre de la direction était présent cette journée-là. Merci au gentil monsieur d’avoir pris le temps de me parler quelques minutes et surtout de m’avoir écoutée. Après 2 échecs, c’était assez pour la journée. J’allais attendre les précieux conseils des mamans et papas de TPLMOMS pour trouver la garderie.

Alors, suite à la parution de mon premier article sur le sujet, j’ai reçu plusieurs commentaires. Et je tiens à vous dire un gros MERCI.

Je vous demandais de me donner des conseils et des trucs pour m’aider dans mes recherches. Cependant, ce que j’ai lu m’a jetée par terre. J’ai reçu beaucoup d’empathie et de témoignages, mais aucune suggestion, aucune solution. C’est là que j’ai réalisé l’ampleur du problème.

La réalité est que plusieurs garderies en milieu familial ferment, et ce, pour plusieurs raisons. Par exemple, en 2019, le projet de loi 143 a entraîné la fermeture de 15 garderies privées en milieux familial: « Entre avril 2018 et octobre 2019, les services de police ont ainsi transmis 255 dossiers au ministère sur des personnes ayant des dossiers criminels ou ayant déjà fait l’objet d’accusations. De ces 255 dossiers, 121 ont été analysés et 15 ont reçu un jugement défavorable. Ce sont donc 12 % des dossiers jusqu’à présent qui ont mené à des fermetures ou à des interdictions d’opérer », peut-on lire dans Le Devoir.

Ce projet de loi stipule aussi que les responsables des services de garde doivent maintenant considérer leurs propres enfants dans leur ratio. L’été dernier, TVA Nouvelles faisait état des conséquences de ce changement: une vague de fermetures de garderies en milieu familial qui entraîne une pénurie dans la région du Bas-Saint-Laurent: « Au CPE de Rivière-du-Loup par exemple, 377 enfants sont inscrits sur la liste d’attente, ainsi que 100 bébés, qui ne sont même pas encore nés. Du jamais vu depuis au moins 10 ans », peut-on lire sur TVA Nouvelles.

Selon les témoignages reçus, il arrive qu’un enfant doive changer de milieu de garde jusqu’à 6 fois. La fratrie est souvent séparée. Certains parents doivent envisager un déménagement et des mères pensent devoir arrêter de travailler. Des mères poursuivent leur congé de maternité à leurs frais. Des parents retournent au travail sans garderie (grâce à des grands-parents très généreux). Des familles envisagent d’engager des nounous moyennant des frais beaucoup plus élevés qu’en garderie.

En discutant entre parents, constate rapidement que plusieurs familles québécoises vivent un stress colossal et que, pour le moment, il n’existe pas de solution à court terme. J’ai même déjà entendu qu’il existe un « marché noir » des garderies et que des pots-de-vin seraient acceptés à certains endroits. Je n’ai pas de preuve, mais c’est une rumeur inquiétante, surtout si elle s’avère vraie. J’ai réalisé grâce aux témoignages des parents et des lecteurs.trices que le tableau est encore plus sombre que ce à quoi je m’attendais.

Par contre, je sais qu’un mouvement s’organise pour dénoncer le manque de places dans les garderies. Serons-nous entendu.e.s par le gouvernement? C’est une histoire à suivre…

Mais au final, nous n’avons toujours pas de place ni de choix. Nous n’avons plus de critères. Nous devrons continuer à chercher, à en parler.  Devrais-je retourner travailler de soir alors que j’ai attendu 10 ans avant d’avoir un poste de jour dans le milieu de la santé? La chance sera-t-elle de notre côté?

Pour conclure, je nous souhaite à tous de trouver ce que nous cherchons.

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