On a tous dans notre vie des gens qui nous inspirent, qui nous donnent envie de se dépasser. Cette année, j’ai été grandement impressionnée par ma petite sœur. Comme elle l’a écrit récemment, elle est en « chute libre » depuis cet automne, afin de réaliser le rêve d’une vie.
Elle a 29 ans. Elle est maman de deux charmants garçons de 4 et 3 ans. Elle est artisane chocolatière depuis plusieurs années. Et, tout récemment, elle est à la tête de sa propre entreprise. C’est avec beaucoup de fierté que je vous présente Edith Bédard, chocolatière et propriétaire de Pastille, la chocolaterie artisanale du Plateau Mont-Royal – Le Petit Laurier.
Portrait d’une femme passionnée et sensible, avide d’amener un peu de bonheur dans ce monde, un chocolat à la fois!
Edith, parle-nous de ton cheminement. Comment devient-on artisane chocolatière?
Mon premier emploi étudiant a été aide-boulangère/aide-pâtissière. J’ai littéralement été accrochée, mais davantage pour la pâtisserie. J’ai ensuite suivi un cours en pâtisserie à l’ITHQ et c’est là-bas que j’ai trouvé ma véritable passion : mon cours de chocolat tous les vendredis matin. Pour moi, ce n’était pas assez. J’aurais assisté à ce cours-là tous les jours, si cela avait été possible.
Il faut dire que dans ce domaine, tu « tripes » ou pas sur le chocolat, parce que c’est une affaire de précision, de patiente et de minutie… trois choses que j’ai à profusion! Je sortais du cours super zen, le sourire aux lèvres et le petit pas gambadant. Une fois diplômée, j’ai travaillé dans plusieurs pâtisseries et boulangeries renommées de Montréal et des environs, mais rapidement, j’ai recherché les stages et les emplois en chocolaterie. Je me suis bâtie ma propre expertise avec le temps.
Alors que les franchises et les grosses bannières ont souvent la cote, comment un artisan se démarque-t-il?
Je pense que la passion du chocolat et la qualité du produit font le tout. Aussi, les gens veulent de plus en plus se rapprocher de la source, de l’écologisme, des produits locaux et/ou artisanaux… s’éloigner un peu de l’industriel!
Aussi, l’amour dans son travail, ça change tout au résultat!
Qu’est-ce qui te passionne le plus dans ton métier?
Euh… je dirais LE CHOCOLAT!
OK, pas seulement le chocolat, mais aussi les gens. Tout le monde est heureux quand ça concerne le chocolat. J’aime voir et rendre les gens heureux. Le chocolat fait tout ça. Ça remonte le moral, ça encourage, ça remercie, ça adoucie et ça rend heureux. J’ai l’impression que c’est ma façon toute personnelle d’apporter un peu de bonheur, de rendre le monde un peu plus joyeux!
Quelles sont tes sources d’inspiration, de motivation?
Je crois que ce qui me motive le plus, c’est le bonheur! Je pense que c’est important d’être heureux dans son travail. Faire du chocolat ne me donne pas l’impression de travailler. Ce n’est pas une corvée d’y aller tous les matins. En me dépassant, en réalisant ce rêve de toujours, je me sens accomplie et heureuse. Et ces sentiments transparaissent sur tous les aspects de ma vie.
Oui, je travaille beaucoup, je suis moins souvent à la maison avec mes amis et ma famille. Mais de faire quelque chose que j’aime à tous les jours, ça me rend plus douce, plus patiente, plus persévérante. Quand je rentre chez moi le soir, ou que je vois ma famille et mes amis, j’ai l’impression de profiter plus du bonheur de ces moments-là. La vie, ça ne doit pas être (ou sembler être) une corvée!
Tu es maman de deux jeunes enfants. Quels sont les défis au quotidien?
Je pense que le plus grand défi, c’est de bien balancer les choses et de ne pas aller dans les excès. Une entreprise, c’est aussi un petit bébé qui demande beaucoup d’attention et d’amour. Mais, il ne faut pas oublier que nos enfants en ont besoin, encore plus! Il faut savoir prioriser et décrocher à certains moments.
Ah oui! également l’addiction de mes garçons au chocolat que j’ai (involontairement) créée…
Ton conseil pour tous les jeunes parents qui veulent se partir à leur compte?
Au-delà de garder l’équilibre entre la famille et le travail, je pense que le meilleur conseil que je pourrais leur donner serait de ne pas s’oublier soi-même. Être heureux ça ne transparaît pas juste au travail, mais dans tout, à tous les jours et avec tout le monde.
Venez faire un petit tour dans cette magnifique boutique.
Rendez-vous gourmand, personnel attentif et conseils avisés vous y attendent!
Pastille – Chocolaterie Artisanale
5090, rue Fabre, Montréal