Nous sommes arrivés en sol québécois le 20 février 2017. Il faisait 1 degré et j’avais tellement anticipé le – 20, ne sachant pas à quoi m’attendre. Je crois que j’étais « presque » persuadée que si nous n’étions pas habillés dans une tenue spéciale « froid du Québec », nous allions littéralement geler. 😂
Lors de la première tempête, les écoles étaient fermées, les gens glissaient sur le verglas je me suis dit « bon, bah ça va être comme ça tout l’hiver » et, étonnamment, ça ne m’a pas stressée plus que ça. Après, on m’a dit « bah là non, c’est une tempête ça! » Ah okok!
Mes deux gars avaient 2 et 4 ans. La première semaine, avec le décalage horaire, fut épique: nous devions trimballer deux gamins exténués à des rendez-vous administratifs ( ouverture de compte, dédouanage du container, RAMQ, etc.), le plus vieux se réveillait à 2h du matin et ne se rendormait pas avant 7h le soir.
Nous avions loué un logement temporaire le temps de trouver une maison, mais la visite-surprise des punaises de lit nous a refroidis un peu. Disons que ça nous a aidés à vite trouver quelque chose. On a recommencé à zéro dans un pays où on ne connaissait personne ou presque, j’étais perdue à l’épicerie et tout à coup, je n’avais plus aucun repère. Rien ne m’était familier. On ne s’en rend pas compte, mais c’est épuisant de devoir réapprendre ce qu’on faisait par habitude avant.
Aujourd’hui, je suis heureuse, mais si je devais recommencer le premier mois sachant maintenant tout ce que ça implique, je ne suis pas sûre que j’aurais le courage. Je pense avoir frisé le divorce, Mon plus jeune se ronge les ongles depuis qu’on est arrivés (3 ans), mais il parle plus québécois que certains Québécois et je suis ravie, car il est intégré. Vraiment, il est ici chez lui. Mon plus vieux réclame souvent ses mamies … mais je n’ai jamais été aussi proche de mes enfants.
Le plus dur, c’est bien l’éloignement avec les proches: ne pas avoir encore présenté ma fille à ma sœur, ne pas pouvoir aller chez ma mère quand j’ai le goût d’un petit break ou juste d’un café. Puis, ce sentiment de priver mes enfants de leurs grands-parents et vice versa alors que mes plus beaux souvenirs à moi sont avec mon grand-père. Alors, souvent, en tant que maman, je me demande ce que ça leur a vraiment fait à eux, de partir si loin.
Mais le monde vaut d’être vu et j’ai des étoiles dans les yeux chaque fois qu’ils courent à la fenêtre voir s’il a neigé.
Habitez-vous loin de votre famille aussi? À l’approche des Fêtes, ça fait un petit pincement au cœur. ❤️