Est-ce que Noël doit vraiment rimer avec dépenses?

Ah, Noël… La neige qui tombe en gros flocons, les maisons illuminées avec leurs rideaux ouverts pour qu’on puisse admirer les décorations, le calme dans les rues malgré le manque d’espace avec toutes les voitures stationnées, la chaise berçante qui grince tout près du sapin illuminé et de la crèche en bois, la pile de cadeaux… La fatidique pile de cadeaux que les enfants regardent en cherchant les leurs; en se demandant s’ils en ont un, deux? Est-ce que le gros cadeau qui prend le tiers de l’espace sous le sapin leur sera bientôt offert? Non? Ah…

Cette petite déception-là, on l’a tous (ou presque) connu étant enfants. Je me souviens d’un Noël chez ma marraine où ma cousine avait reçu un nouveau snowboard avec de nouvelles bottes qui s’agençaient. Cerise sur le gâteau : l’ensemble était complété d’un nouvel habit de neige neuf parce que t’sais, tant qu’à. J’ai trouvé que mon ensemble de Barbie avec cheval a fait un peu pitié cette année-là…

Quelques années et une filleule plus tard, trouver le cadeau pour ce petit montre d’amour m’a donné des migraines. Qu’est-ce qu’on peut offrir à un enfant qui a déjà tout? Un autre jouet qui ressemble à huit autres qu’elle possède déjà? Comment ça se fait qu’elle ait autant de stock? Elle a juste deux ans!

Comme dans plusieurs familles (parce que, oui, je me suis renseignée!), les parents trouvent important que l’enfant ait son propre cadeau à chaque souper de famille. Pourquoi? Parce que c’est triste de n’avoir rien à déballer quand son cousin ou sa cousine, oui…

Dans mon jeune temps, je n’avais qu’un seul cadeau de la part de mes parents et je le déballais lors du souper du réveillon chez ma marraine. Un seul. Et savez-vous quoi? Je m’en contentais. Non, je n’ai pas reçu de cadeaux supplémentaires le soir, même lorsque nous continuions le réveillon chez mes grands-parents et je n’en avais pas plus le 25 décembre. J’en avais juste un et je ne suis pas morte.

Depuis quand Noël rime avec dépenses et endettement? On cherche tellement à satisfaire la personne que l’on aime qu’on oublie que les simples petits gestes sont tout aussi réconfortants. Quand je suis tombée enceinte, mon mari et moi avons décidé très rapidement que notre enfant ne nagerait pas sous une montagne de jouets. Nous possédons seulement quelques jouets et nous faisons une rotation de ce qu’on sort du bac.

Résultat : Lorsque viennent sa fête et la période des Fêtes, nous avons cinquante mille idées de cadeaux différents qui lui feront plaisir sans ressembler à ce qu’elle a déjà à la maison. Je n’ai pas l’impression de regarder notre coin de jeux en ne voyant qu’une addition de sous dépensés. On privilégie le Less is more. On fait des choix et on magasine avant d’acheter.

Nous appliquons nos limites en tant que parents. Je me contenterai de lui donner un cadeau que je sais qu’elle va aimer. Notre fille n’aura pas de cadeau supplémentaire une fois que nous serons chez grand-maman ou chez grand-papa.

Nous lui offrirons son cadeau à notre petit Noël de famille. Nous vivons bien avec ce choix et c’est ce qui est le plus important. On croit qu’il n’est pas nécessaire d’acheter beaucoup ou d’acheter le cadeau le plus cher pour faire plaisir à notre enfant.

Après tout, Noël est une fête de famille et de cœur avant d’être un marathon de courses et des piles de cadeaux à traîner à gauche et à droite. Profitez des petits moments anodins, des petits gestes des vôtres qui vous apportent un petit sourire, même si c’est juste de partager un morceau de bûche avec votre grand-mère ou essayer de battre mononcle Yves aux pichenottes.

Ce sont les traditions qui se transmettent de génération en génération, les petits fous rires qu’on se fait qui comptent et non le nombre de cadeaux qui vous attendent sous le sapin ou la quantité que vous donnez. C’est le bon temps auprès des personnes qui nous sont chères qui nous fait le plus grand bien durant cette période de Fêtes. Non?