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Anxiété post quoi? Oui madame, post-natale! – Partie 1
Crédit: Halfpoint/iStock

J’ai envie de partager mon histoire parce qu’après la lecture du texte au sujet de l’anxiété post-natale (juste ici), j’ai compris que non seulement je n’étais pas seule, mais qu’en plus, on est une méchante gang.
 
La première fois, c’était en 2011. Ça m’avait pris presque 48 heures pour mettre ma fille au monde. L’accouchement s’était bien terminé, malgré la lenteur du déclenchement et le fait que mon corps refusait catégoriquement de travailler comme il devait. Une belle grosse fille en santé, et une maman assez maganée.
 
J’étais maganée physiquement (les forceps, you know) et maganée dans mon cœur, dans ma tête de nouvelle mom. J’étais complètement épuisée.
 
C’est insidieux, l’anxiété, ça se mélange bien avec la fatigue, le stress normal des nouvelles mamans, les dix appels par jour à ma mère pour lui demander si mon enfant est normal, si je fais la bonne affaire.
 
C’est insidieux parce que ça vous attaque dans le fond de votre être, dans votre capacité à gérer le quotidien, à vous organiser, à planifier votre aller-retour à l’épicerie. Ça vous remet en question à temps plein.

Mon enfant a bu, il est propre, dodo dans la coquille et hop!, on est partis. Simple right? Not so much. Dans mon cas, ça nécessitait trois bouteilles de lait « au cas », au moins trois rechanges complets, incluant les bas, deux ou trois doudous (un vomi est si vite arrivé). Je vérifiais et revérifiais le contenu du sac au moins deux fois et m’assurais que j’avais au moins dix couches, au cas où il y aurait l’apocalypse, j’imagine. S’il fallait que j’aie oublié un item, j’étais immédiatement envahie d’une panique incontrôlable, de bouffées de chaleur, de serrement dans la poitrine ; j’avais failli à ma seule tâche, j’étais une mère de marde.
 
Le doute s’est ensuite installé dans le fond de ma confiance en moi, dans ma capacité à être une mère adéquate, dans la peur du jugement des autres. Jusqu’au jour où j’ai arrêté de sortir avec mon bébé, sauf pour être en terrain connu : chez ma mère, chez les beaux-parents, ma #BFF. Exit la petite virée au centre d’achats, l’épicerie, le cardio poussette, la vie normale en congé de maternité.
 
S’il fallait que ma fille se mette à pleurer dans un endroit où je n’étais pas parfaitement en contrôle de comment et où j’allais gérer la crise, je paniquais. Je devenais une boule d’angoisse et je perdais tous mes moyens, et ce, même si à la maison, j’étais une excellente maman. Pis savez-vous quoi? Elle ne pleurait jamais, cette enfant-là. On me disait que c’était un bébé soleil, souriant, plein de bonne humeur, pas farouche pour deux cennes. J’avais peur qu’elle pleure. Sérieusement. Est-ce qu’il y a quelque chose de plus normal qu’un bébé qui pleure?  
 
Je me suis isolée de mes amis, de ma famille, du père de ma fille, de moi. Parce que l’anxiété prenait toute la place. Ça m’a pris du temps à comprendre. Elle a vieilli, on a pris de l’autonomie elle et moi, pis on a recommencé à vive, à sortir et à voir du monde, éventuellement.
 
Devant le moindre picot rouge, la moindre fièvre, le moindre mal de ventre par contre, je flanche. Je me contrôle mieux qu’avant, mais je panique en dedans. Je ca-po-te jusqu’à m’empêcher de dormir pour m’assurer qu’elle respire encore, jusqu’à lui palper la bedaine pour m’assurer que ce n’est pas dans le secteur de l’appendice, jusqu’à compter les boutons qui ressemblent à la varicelle. Elle en a eu 11 en tout, je m’en rappelle.
 
L’anxiété prend toute la place, elle vous met des lunettes bien trop fortes dans la face, pis vous voyez des catastrophes, des maladies, des accidents, des drames où il n’y en a pas. Pendant que vous vous inquiétez, vous ne profitez du temps avec votre bébé, vous anticipez chaque détail, vous pensez trop et trop mal.
 
Je me suis sortie seule et relativement saine d’esprit de ma première expérience, mais j’ai eu un autre beau bébé fille, et ça a été pas mal moins soft

La suite à venir!

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