On dit de moi que je suis fragile. Parce que, souvent, je suis la statistique. Peut-être même que c’est sur ma vie qu’on se base pour les valider? Parce qu’on sait que je ne décevrai pas? Et que clairement, je suis toujours fidèle au poste pour crier présente au recensement des pires « badluck »!
Parfois, on peut en rire, parce que ce ne sont que de petites calamités de rien du tout. D’autres fois, ça nous chamboule la vie et nous fait prendre conscience qu’on est donc fragile, moi peut-être plus qu’une autre? C’est ce que mon entourage croit.
Comme la fois où je me suis fait installer un stérilet. Tellement échaudée de mes nombreuses péripéties abracadabrantes, je demande à mon médecin quelles sont les statistiques: « 1 femme sur 500 tombe enceinte avec ce stérilet. » Croyez-le ou non, j’étais celle-là! Quelques mois plus tard, je perdais une petite crevette, le cœur lourd, sans me douter que mon stérilet s’était calcifié dans ma paroi utérine. Bien que ce bébé n’était pas planifié, j’ai pleuré. Retirer le stérilet a été si éprouvant que mon médecin m’a juré ne plus jamais en installer. Malgré tout, 1 an plus tard je donnais naissance à un beau petit garçon.
Étant la mère Teresa des animaux, un jour j’ai dit oui pour accueillir un gentil chat de Bengal qui cherchait un nouveau foyer aimant. Tout bonnement, un matin, il m’a transpercé l’os du poignet avec ses crocs. Non seulement il a sectionné l’os et le tendon… mais j’ai contracté une ostéomyélite dû à la présence d’une bactérie dans sa salive. 3 semaines d’antibio intraveineux… à cause desquels j’ai eu un effet secondaire rare; une transillumination bilatérale aigüe de l’iris (j’ai perdu la couleur dans mes yeux)! J’ai quand même appris, en 2 temps trois mouvements, à m’administrer moi-même mon antibio par soluté. Je suis passée par l’ergo et le physio pour retrouver la mobilité de mon pouce qui était semi-paralysé, puis j’ai pu recommencer à faire de la photo.
C’est vrai que j’ai fait une réaction allergique à mon tatouage, à mes extensions de cils, à l’herbe à puce sans même y avoir touché, ou encore à mon bracelet d’hôpital qui stipulait que je souffrais d’allergies. Ironie!
Oui, mon corps semble crier haut et fort qu’il est fragile, mais j’ai une tête de cochon et un optimisme de feu.
Détrompez-vous, je suis loin de jouer les victimes. Au contraire, je n’ai pas envie qu’on me voie comme la petite femme frêle à qui il arrive mille et un problèmes de santé.
Aujourd’hui, atteinte de Sclérose en Plaques depuis 10 ans, je célèbre mes 5 ans sans grosse poussée! Je ne sais pas si ma force de caractère y est réellement pour quelque chose, mais la vie est belle après tout et je suis tellement heureuse de déjouer, pour une fois, les statistiques.