J’ai un problème. Je suis à la fois très sociable, mais aussi assez gênée. Une extravertie gênée à ses heures. Une combinaison gagnante, hein. Je suis la reine du small talk, mais j’ai toujours peur d’aller plus loin, de m’imposer et de faire les premiers pas amicaux (c’est-à-dire de faire passer une relation de connaissance ou de collègue à celle d’ami.e). J’ai donc besoin d’activités officielles (genre des 5 à 7 organisés par le travail, du bénévolat, des cours, etc.) pour aborder de nouvelles personnes.
Mais voilà, maintenant, je suis en congé parental pour la deuxième fois et mon plus grand regret de mon premier congé, c’est de m’être trop isolée (comme beaucoup d’autres nouvelles mères, d’ailleurs). J’étais résolue à ne pas faire la même chose cette fois-ci. Mais ça demande de piler en titi sur sa timidité mal placée et d’aller aborder de pures étrangères.
Ce serait si beau si toutes mes amies avaient des enfants en même temps que moi et que je pouvais juste piger dans ce bassin amical pour discuter de mon quotidien et aller faire des activités en plein milieu d’un mercredi après-midi. Mais ce n’est pas ça du tout. Je n’ai aucune amie avec des enfants. Alors je dois trouver d’autres solutions.
Je me suis donc inscrite à TOUT: des groupes Facebook de mères, l’application Social.moms, des cours d’éveil… Et le processus relève parfois du rendez-vous Tinder. On rejoint des femmes qu’on ne connaît pas, on essaie de les reconnaître d’après leur photo Facebook, on vit des moments awkwards où on n’a rien à dire, on réalise que ça ne marche pas finalement…
Je suis tellement fière de m’être dégênée et de cumuler les invitations à prendre des cafés. Ce que j’ai constaté, c’est qu’on est toutes pareilles. Les autres mères que j’ai rencontrées, elles veulent elles aussi sortir de leur bulle et se trouver des amies avec des enfants. Pour pouvoir parler des faits et gestes de nos bébés qui n’intéressent littéralement personne d’autre que les nouveaux parents et les grands-parents des bébés en question. Mes amies ont beau m’aimer beaucoup, elles s’en fichent pas mal de savoir que ma fille a réussi à s’endormir seule dans son berceau ou que ses gencives commencent déjà à doubler à deux mois ou qu’elle commence à réagir aux objets à 30 cm de son visage. Et pourtant, ça me rend tellement heureuse de pouvoir partager ces petits succès du quotidien avec d’autres personnes qui vivent la même chose que moi.
À ce jour, j’ai déjà rencontré une dizaine de personnes incroyables et j’ai déjà plus d’activités au calendrier en huit semaines de vie de mon enfant que dans tout mon congé précédent: ciné-bébé, brunch chez l’une, café chez l’autre, magasinage en groupe, conférences gratuites, cafés pendant les pannes d’électricité, etc.
Je le conseille vivement à toutes: SORTEZ, pardi. Imposez-vous. Ça fait tellement de bien au cœur et à la tête. Ça rend le congé plus doux.
Comment faites-vous pour sortir de chez vous pendant votre congé parental?