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Un weekend sur deux et la moitié des vacances scolaires
Crédit: Unsplash

Je ne veux pas que mon texte sonne comme un règlement de comptes; c’est simplement un constat, le récit de ce que je ressentais quand j’étais petite et ce qui m’aura permis de savoir ce que je voulais éviter à mes propres enfants.

Mes parents ont divorcé quand j’avais 5 ans et si j’ai adoré grandir auprès de ma mère et de ma sœur sans avoir l’impression de manquer d’un père, je peux vous dire que d’avoir à subir (oui, subir) la recomposition familiale de mon père a entaché mon enfance. Il a refait sa vie très rapidement après la séparation; une femme, deux enfants et un caniche. Je me souviendrai toute ma vie de la façon dont il nous a présenté sa nouvelle famille un vendredi soir.

Jamais je n’ai trouvé ma place chez eux, personne ne nous a demandé notre avis. Je ne dis pas qu’il aurait dû, mais nous étions ses enfants… Aurait-il pu penser à le faire un peu plus en douceur? Ma belle-mère s’est occupée de nous, vraiment, et je suppose qu’elle a fait ce qui lui semblait bon… Peut-être…

Mais pourquoi considère-t-on encore (en tout cas, dans mon cas) que l’enfant n’a qu’à s’adapter? L’adulte n’est-il pas censé aider son enfant à franchir les étapes? Pourquoi, tout à coup, cette femme est là et qu’un weekend sur deux et la moitié des vacances scolaires, on doit « switcher » avec SES règles sans même avoir une minute d’adaptation ?

Je sais bien qu’il était tout aussi difficile pour elle, eux, de s’adapter à nous.

Mais elle, qui était maman aussi, n’a pas une seconde pensé que chez notre maman à nous, la vie était différente, que les règles de vie n’étaient pas les mêmes, qu’il fallait peut-être prendre le temps de nous expliquer, que tout à coup, nous étions supposées être chez nous chez des étrangers… Je n’ai jamais eu de chambre chez mon père, je n’avais donc pas d’endroit à moi si j’avais besoin d’être un peu seule, mon père n’avait pas le droit (attention, il aurait pu se rebeller un peu) de nous emmener seules faire des choses au risque de blesser ses enfants à elle. Je n’ai jamais osé ouvrir un placard pour prendre un biscuit si j’avais faim, d’ailleurs, les tranches de pain étaient comptées au p’tit dej’. Je ne vais pas vous donner les détails, mais en gros, voilà le tableau; elle dirigeait son navire … plein de principes, pas de justes valeurs.

Je vois aujourd’hui énormément de familles recomposées autour de moi et je me doute que certains font les choses très bien. Ce que j’ai ressenti n’est aussi sûrement pas ce qu’elle a voulu transmettre.

Être une belle-mère est sûrement un rôle difficile, être une belle-fille, croyez-moi, l’est tout autant, d’autant plus quand on est enfant. Je n’ai de leçon à donner à personne, mais si un jour je suis une belle-mère, alors je me souviendrai que petite, j’aurais aimé entendre que c’était correct de pas trop savoir où aller au début, d’être pas trop à sa place là, qu’on s’ajustera ensemble pour trouver un équilibre et que si t’aimes pas le pain perdu parce que maman n’en fait jamais, on peut s’arranger pour manger autre chose quand t’es là.

Avez-vous une famille recomposée? Avez-vous eu besoin d’un temps d’adaptation?

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