Cette semaine, j’ai préparé mon fils de 5 ans a comment réagir si maman tombe par terre ou si une personne à la maison se fait mal et ne se réveille pas. Je suis à un moment de ma vie ou cette petite formation prend tout son sens.
Je n’avais jamais réellement eu peur de mourir, je n’y avais jamais vraiment pensé jusqu’au jour où je suis devenue maman. Cette pensée qu’il pourrait un jour m’arriver quelque chose qui me séparerait de mes trois amours m’effraie. En fait, depuis quelques semaines, j’ai peur, vraiment peur. Mon petit monde s’écroule parce que je réalise que du jour au lendemain tout peut changer, je réalise que la santé est loin d’être acquise.
Vendredi le 4 octobre était un jour comme les autres: une journée de travail qui se termine à 15:00 avec une soirée Netflix prévue une fois les enfants couchés. Subitement après dîner, j’ai quelque chose dans l’œil et ce quelque chose me dérange VRAIMENT. Je me dis que c’est la fatigue et je quitte me coucher, reposer mes yeux. Les 72 heures qui ont suivi ont été angoissantes; clinique médicale, optométriste, urgence, ophtalmologue, neurologue, IRM du cerveau. Diagnostic: aucun pour le moment, tous les tests sont beau et, heureusement, j’ai un beau cerveau.
Mélange de soulagement, d’incertitude, d’anxiété, de frustration et de questionnements. Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer le pire et une image me revient en tête sans cesse, celle de mes 3 jeunes enfants.
J’ai peur, tellement peur. Je suis maman et mon plus grand souhait est de voir grandir ma petite tribu, mais voir prend tout son sens quand tu perds partiellement la vue d’un œil sans raison apparente. Puis, finalement, on m’explique que je devrai passer des examens au cœur; peut-être qu’un caillot est responsable et il faut s’assurer que cela ne réarrive pas.
Contre toute attente, au début de ma vie d’adulte, ça vient de me frapper en pleine face : rien n’est acquis, la santé n’est promise à personne.
Malgré tout, ma routine continue, mais il y a comme ce petit nuage au-dessus de ma tête qui me suit partout comme si une tempête pouvait arriver à tout moment. Puis, dans la pénombre qui soulage ma vue, je m’effondre. Et si Google avait raison?! Parce que Google a une multitude d’hypothèses pouvant expliquer le fait que j’ai une partie de mon œil gauche qui ne voit plus.
Aussi, j’entends des histoires, des nouvelles, et je réalise que tellement de gens doivent passer par cette angoisse. Que ce soit la maman de la garderie avec un cancer du sein, mon amie qui a des ovaires polykystiques, une amie de la famille qui a fait un AVC, mon voisin qui a un problème d’oreille interne; on ne se sait jamais ce qui peut nous arriver. Moi qui pensais être à l’abri de tout ça avec mes 30 ans tout frais.
Certains soirs je me sens émotive, anxieuse et je me tourne vers l’homme que j’aime, les yeux remplis d’eau. Je lui ai même lancé un : «SI jamais il m’arrive quelque chose, tu dois finir l’album-photo de Billie, regarde dans mon agenda les rendez-vous de Léo, et n’oublie pas de réconforter Henri avec ma doudou. »
Ben oui, j’ai vraiment peur, pas une petite peur comme ma peur des abeilles, loin de là; je suis effrayée parce que je viens de réaliser que personne n’est à l’abri d’un problème de santé, d’une maladie et que la vie est si précieuse, si fragile.
Ce n’est peut-être rien de bien grave, je croise les doigts, mais ça fait réfléchir. Ça remet en question la façon donc je vais prendre soin de moi à l’avenir, la façon dont je vais savourer chaque petit moment que j’ai la chance de vivre avec mes enfants. Parce que la vie, au fond, c’est un privilège et d’avoir des enfants, c’est une méchante bonne raison de se battre.
Avez-vous des craintes semblables depuis que vous êtes une maman ou un papa?