Quand on décide d’avoir des enfants, on le sait qu’on leur lèguera une partie de notre génétique: la couleur de yeux, les cheveux, la grandeur, le caractère, l’ossature même.
Mais saviez-vous qu’on peut leur léguer aussi nos troubles de santé mentale?
Certains sont héréditaires, d’autres génétiques, alors que d’autres peuvent apparaître ou être influencés par le fait de vivre aux côtés d’une personne qui en souffre.
Pour faire une petite histoire courte, dans ma famille, les troubles de santé mentale sont présents: bipolarité, borderline, troubles obsessionnels compulsifs, troubles anxieux généralisés, TDAH. Mon sang, mes ovules et mes gènes portent un lourd bagage. Un bagage que je peux transmettre. Et pendant plusieurs années, il s’agissait d’un bagage que je ne voulais pas transmettre.
Ça peut sembler égoïste en effet. Mais, à ce moment de ma vie, je ne pouvais concevoir qu’un petit être humain ne serait pas à l’abri. J’avais tellement de la difficulté à vivre avec moi-même (j’ai un trouble anxieux généralisé avec de grosses tendances dépressives), je ne voulais pas qu’une autre personne vive avec ce mal à l’âme, mal au corps que j’avais. Ces troubles sont encore très tabous dans notre société. Outre les souligner lors de journées précises, le reste du temps, on les cache. Je ne voulais pas que mon enfant vive dans la honte.
Puis, tranquillement, j’ai eu de l’aide, autant professionnelle et personnelle que de la médication. J’ai commencé à avoir moins honte de moi, de qui j’étais. À force de comprendre ce qui se passait dans ma tête, dans mon corps, j’ai changé d’idée. J’ai décidé que de concevoir mon petit humain était ce que je voulais le plus. Mes gènes restent les mêmes. C’est ma tête qui a changé.
Aujourd’hui, je les ai transmises à un petit humain. La différence, c’est que je suis beaucoup plus outillée qu’avant. Je connais les patterns. Je vais pouvoir l’aider en temps et lieu, si besoin il y a.