Le jour où je suis devenue une maman adoptive, je savais que je me lançais dans une aventure différente de celle de mes amies déjà mamans. Ce que je n’avais pas imaginé, c’est que je vivrais les mêmes étapes qu’elles, mais toujours d’une façon différente.
Ma « grossesse » a duré presque le même nombre de semaines que mes amies, mais j’ai dû prouver que j’étais saine d’esprit, de corps et de finances. Mon « accouchement » implique des avions, un très long voyage et des portes d’ascenseur qui s’ouvrent sur une mignonnette qui dit mama en me pointant du doigt. Les premiers mois, avec ma deuzan, et plus tard avec mon 1 an, m’ont permis d’expérimenter les nuits mouvementées et trop courtes et les journées mouvementées et trop longues, même s’ils n’étaient plus des nouveau-nés depuis longtemps.
Dans quelques semaines, ma grande fêtera son 6e anniversaire et mon bébé, son 3e. Je dois me rendre à l’évidence, il n’y a plus de bébé dans ma maison! Je pourrai me désabonner du groupe Vente articles de bébés après avoir trouvé une nouvelle maison à tous ces objets encombrants qui viennent avec les bébés.
Je dois avouer que je suis un peu sous le choc d’être arrivée à cette étape de notre vie de famille. Je vois tout le positif et les libertés que cela nous permettra dans notre quotidien, mais, en même temps, ça veut dire que je dois accepter que ma famille est complète. Je sais depuis l’arrivée de numéro 2 que notre trio ne sera jamais un quatuor. Il faut être réaliste! Mon niveau d’énergie et mes ressources sont complètement mobilisés par les besoins de mes deux amours.
Je n’ai pas à faire le deuil de la grossesse ou le deuil des premiers moments passés avec un nouveau-né. Ce deuil s’est fait petit à petit au cours des traitements en fertilité qui menaient d’un échec à l’autre. Mon deuil à moi, c’est de ne plus vivre l’adrénaline, le moment d’excitation, de stress, de joie et d’incrédibilité qui arrivent quand le téléphone sonne et qu’au bout de la ligne, un ange nous annonce qu’un enfant pourrait se joindre à notre famille. Il faut le vivre pour comprendre, mais ce moment est le plus fou que j’ai vécu! Je dois faire le deuil des premiers moments de découverte avec bébé, des premières semaines un peu étranges où la terre continue de tourner sans que je m’en rende vraiment compte… Et puis, il y a le premier regard profond, le premier maman, la première fois où ma présence a rassuré et tous les autres petits moments du quotidien que je me sens tellement privilégiée de vivre.
La vie de maman est remplie de première fois et de dernière fois, une succession d’étapes qui nous permettent d’accompagner nos petits vers la vie adulte. La prochaine étape qui me fait rêver, c’est le moment où je pourrai me débarrasser des imposants sièges d’auto pour installer 2 petits boosters… Et vous?