Il y a sept ans, j’étais sur le point de devenir maman pour la première fois. Mis à part quelques douleurs incommodantes, ma grossesse s’était très bien déroulée. La radiologiste nous avait annoncé une belle petite fille en parfaite santé. J’étais un peu anxieuse, car mon expérience avec les bébés s’avérait extrêmement limitée. Je ne crois pas me tromper en mentionnant que je n’avais jamais changé une couche de ma vie.
L’accouchement a débuté jeudi le 12 juillet et a été long et pénible. Après dix-huit heures de travail non efficace et une nuit blanche, je recevais enfin l’épidurale. À partir de ce moment, j’étais plus sereine et je me sentais prête à accueillir notre fille. Mon mari et moi blaguions sur le fait qu’elle allait naître un vendredi 13.
Lorsqu’elle est finalement née, elle ne respirait pas, elle était bleutée et elle ne pleurait pas. Les médecins ont rapidement dégagé ses voies respiratoires, à notre grand soulagement. Puis, elle s’est mise à pleurer. Elle a pleuré près de 20 heures par jour, et ce, pendant de nombreux mois.
Huit mois après sa naissance, nous avons appris qu’elle était atteinte d’un syndrome génétique qui la rendrait polyhandicapée. Puis, à l’âge de 2 ans et 7 mois, elle s’est envolée doucement dans son sommeil alors que son espérance de vie dépassait les 50 ans.
Aujourd’hui, notre belle Béatrice aurait eu 7 ans. Si la vie avait suivi son cours normal, nous nous préparerions à manger du gâteau avec elle et à admirer le bonheur dans ses yeux alors qu’elle découvrirait ses cadeaux.
Aujourd’hui, nous irons plutôt porter des fleurs au cimetière avec nos deux garçons. Ils feront de beaux dessins à leur grande soeur et nous lui écrirons un message d’amour que nous lui enverrons au ciel dans un gros ballon rose. Nous tenterons de ne pas trop penser au vide que son départ a laissé. Nous nous estimerons chanceux d’être ici, tous les quatre, et qu’elle fasse partie de notre histoire.
Bonne fête belle Béatrice. Nous t’aimons très fort. Merci d’avoir choisi notre famille pour t’accueillir durant ta trop courte vie.