D’emblée, je tiens à dire que je trouve que les éducatrices de mes enfants font un travail extraordinaire. Elles les éduquent, les changent, les nourrissent, et ce dans une cacophonie ambiante qui m’assomme quand je passe juste trois minutes dans leur local. Bref, elles ont toute mon admiration.
Cela dit, personne n’est parfait (surtout pas moi) et quand j’ai demandé à mon Formidable Réseau Facebook si des adultes ont déjà renforcé des stéréotypes de genre auprès de leurs enfants, les exemples se situaient souvent… à la garderie. Je le constate moi aussi. Même si certain.e.s éducatric.e.s sont super allumé.e.s là-dessus, j’ai l’impression que d’autres détricotent mon travail à mesure. Je ne veux pas généraliser alors je ne parlerai que de mon expérience personnelle.
Comme l’autre fois, quand elle a fait une couette à ma fille et qu’elle a refusé d’en faire une au garçon qui demandait la même chose. Je l’ai entendue lui dire « mais non William, les couettes c’est juste pour les filles. » Les garçons aux cheveux longs des années 80 seraient pas d’accord!
Ou quand elle a refusé au même William qu’il mette une robe de déguisement en disant que c’est juste les filles qui sont des princesses. Moi je pense que William a autant le droit de jouer à la princesse que ma fille a le droit d’être un chevalier. Pis pas juste parce qu’il y a des enfants trans dans la vie, mais aussi parce que c’est important de pouvoir imiter, jouer des rôles, tester des affaires, découvrir qui on est.
Ou quand elle dit à ma fille « ton amoureux, plus tard… » T’sais, ma fille elle sera peut-être lesbienne pis on ne le sait pas encore. Faudrait pas déjà lui faire sentir que ce n’est pas normal. Ça serait bien d’utiliser des exemples non genrés comme : « La personne que tu aimeras », mettons.
Pis y’a le cadeau de garderie qu’elle a fait faire aux enfants. Pour la fête des Pères : des épices de barbecue et pour les mères, des fleurs. C’est que j’en fais, moi aussi, du barbecue, just sayin’.
Une étude a démontré qu’au parc, les parents « retiennent » leur enfant si c’est une fille (« fais attention », « va moins vite »); et le « pousse » si c’est un garçon (« vas-y », « t’es capable »). Ben dans la cour de garderie, c’est la même affaire! Elles sont plusieurs à dire aux filles d’aller moins vite, qu’elles vont tomber, se salir. Se salir? Ce sont des enfants. Elles ont le même droit aux vêtements salis, aux genoux éraflés et aux poques dans le front que les garçons! Pour le droit à l’égalité des poques!
Puis il y a les histoires! On peut(-tu) ranger les livres de princesses-qui-attendent-le baiser-du-prince-charmant? Ici sur TPL Moms, il y a plein de livres jeunesse cool, j’ai d’ailleurs écrit un article pour en énumérer 5, si vous en cherchez. Sinon, cliquez ici pour découvrir une initiative du YMCA Québec qui répertorie des livres non genrés.
Ce que j’observe à la garderie me fait parfois friser les cheveux davantage qu’une journée humide. C’est déjà assez tough d’être une maman féministe, d’essayer de déconstruire les modèles véhiculés par les films, les cahiers à colorier et la grand-mère. J’ai besoin que mes éducatrices soient dans mon équipe.