Avoir une vie de famille avec un conjoint malade n’est pas de tout repos, mais elle n’est pas moins belle ou épanouissante. Au cours des prochaines semaines, je vous explique le point de vue de l’autre personne, celle qui n’est pas malade, mais qui vit avec les impacts de cette maladie.
Cette journée où notre vie a changé.
Je me réveille, mon chum ne va pas bien. Il est six heures du matin, nous sommes dans la chambre d’invités d’un couple d’amis. Nous sommes revenus depuis quelques jours de plus de six mois en Asie. Nous ne savons pas ce qu’il a, mais c’est la deuxième fois qu’un épisode du genre arrive. La première fois, nous étions sur une île où l’accès à l’hôpital se faisait par hélicoptère. Comme les symptômes pouvaient être expliqués par la plongée ou la déshydratation et surtout, parce qu’il ne nous restait que quelques jours avant notre retour au pays, nous avons attendu avant de consulter.
Par contre, ce matin nous n’avons pas le choix, direction l’hôpital. Rapidement, on rencontre l’infirmière puis le médecin, ils prennent la situation au sérieux vu le peu de temps d’attente entre les deux. Lorsqu’on passe du temps à l’hôpital, on comprend vite que plus le service est rapide plus le problème de santé est grave; attendre est généralement signe d’une bonne nouvelle. S’en suit une panoplie de tests négatifs jusqu’à ce que la médecin trouve LE problème.
Puis, nous avons des rencontres avec des spécialistes avec qui nous discutons des avenues possibles et des références vers des médecins encore plus spécialisés. Il faudra ensuite quelques jours avant de rencontrer lesdits spécialistes qui le suivront pour les traitements. En recevant le diagnostic, on comprend que la suite ne sera pas facile ni de tout repos. En une douzaine d’heures, mon chum a passé des dizaines de tests et vu plus de médecins que jamais dans sa vie.
Le pire pour mon coeur d’amoureuse c’est que ce jour-là, dès que j’ai entendu le diagnostic, j’ai compris qu’on n’allait jamais se balancer ensemble à la maison de retraite.