J’ai toujours été du genre pudique. J’étais de celles qui, au secondaire, usaient de différents stratèges pour enfiler leurs vêtements de sport dans la plus grande discrétion avant les cours d’éducation physique.
Puis j’ai eu des enfants. En sortant de mon utérus, mon placenta a probablement emporté une partie de ma pudeur avec lui. Ce faisant, je me suis mise à allaiter partout. Et quand je dis partout, c’est vraiment partout.
En raison du syndrome génétique de notre première enfant et de la fatigue qui en découlait, j’ai cessé l’allaitement lorsqu’elle avait un mois. Puisque nous étions épuisés, les sorties se faisaient rares et je n’ai donc pas eu à me questionner sur mon aisance à allaiter en public.
Puis j’ai eu mon fils. Avec lui, l’allaitement s’est tout de suite enclenché naturellement. Tellement naturellement qu’il était presque constamment accroché à mon sein. Et je sentais bien qu’il ne l’abandonnerait pas de si tôt.
Deux choix s‘offraient donc à moi : ne plus sortir de la maison pour allaiter loin des regards OU continuer à avoir un semblant de vie en allaitant où bon me semblait.
J’ai choisi la seconde option.
J’ai donc allaité mon fils accroupie dans une allée au fond d’un Walmart, au centre commercial, à table avec des amis, sur un banc de parc, au restaurant, sur une terrasse, dans une salle d’attente. Bref, lorsqu’il réclamait le sein, je lui donnais peu importe l’endroit où je me trouvais.
Cette façon de faire a été très pratique lorsque nous voyagions avec lui. Je l’allaitais dans les parcs, dans la rue, à la plage, au restaurant. Je l’ai allaité en visitant la maison d’Anne Frank à Amsterdam et en visitant une grotte dans le sud de la France, sous le regard médusé de nos amis français.
J’ai aussi développé une stratégie pour l’allaiter en voiture, sans même nous arrêter et sans même me détacher (ce n’était pas moi qui conduisais, évidemment!). Cette tactique m’a été utile en voyage, mais aussi lors de nos escapades à Montréal. Puisque nous habitons en région éloignée, faire dix « arrêts allaitement » peut rendre le trajet vraiment interminable!
Contre toutes attentes, je ne me suis jamais vraiment préoccupée des regards ou des qu’en-dira-t-on. Je ne vois simplement pas pourquoi je me cacherais dans une cabine de toilette pour allaiter, alors qu’il s’agit d’un geste si naturel. Manger dans une toilette n’est agréable pour personne, incluant pour un bébé! Manger sous une couverture lorsqu’il fait 30 degrés à l’ombre ne l’est pas non plus.
Bien sûr, il est possible d’allaiter en toute discrétion. En levant mon chandail juste ce qu’il faut et en cachant mon sein avec la tête de bébé, il faudrait être très déterminé pour apercevoir plus qu’un infime morceau de peau.
Et c’est ainsi que je recommence, depuis quelques mois, une nouvelle aventure avec bébé 3. Je compte bien, encore cette fois, continuer à me simplifier la vie en allaitant où bon me semble.
Comment gérez-vous l’allaitement en public?