La fête des Pères s’en vient. Je recevrai sûrement un coeur en soie ou un porte-crayon bricolé. Je recevrai peut-être un dessin difforme, griffonné en bas d’une feuille de papier sale avec les mots «jE T’AimE». On me remerciera d’être un bon papa et dans les quincailleries, j’aurai accès à des rabais qui ne m’intéressent pas.
Je vous assure que je suis toujours ému devant ces petites attentions, mais en fait, lors de cette journée qui célèbre les pères, j’aurais envie que rien ne tourne autour de moi. J’aimerais faire de cette fête une journée de gratitude, une occasion de remercier ma famille pour tout ce qu’elle m’offre déjà.
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J’ai envie de dire merci pour le coeur qui grandit sans limites. Merci pour les étreintes et les bras juste assez longs, les cheveux qui sentent le shampoing cheap aux mangues.
Merci pour les histoires, les épaules l’une contre l’autre, le plafond étoilé et les mains qui deviennent des animaux cruels.
Merci pour les kilomètres marchés, même ceux marchés en pleurant.
Merci pour les matins sans silence, et cette vie qui déborde partout autour de ma mauvaise humeur.
Merci pour les doigts collants dans ma face, pour les parties de hockey-balle à quatre pattes avec la musique de Space Jam qui joue fort.
Merci pour les déhanchements en écoutant Kelly Clarkson. Pour les concours de danses laides en écoutant P!nk. Pour l’espoir en écoutant Alicia Keys.
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Merci pour les mauvais tours et les chicanes qui défont nos conforts.
Merci pour le dégoût devant mon couscous raté, et puis pour les deuxièmes bols demandés quand je cuisine mes nouilles FORMIDABLES.
Merci pour le respect, pour les regards perçants quand il se fait tard chez Grand-Maman.
Merci pour les rires hors de contrôle, pour les doigts enfoncés dans les côtes, et les cous fragiles offerts en toute confiance.
Merci pour les choses brisées, pour les fucking flaques d’eau qui mouillent mes bas dans la salle de bain chaque matin.
Merci pour la fièvre, pour les crottes dans les yeux et la chaleur des draps de grippe.
Merci pour la patience répétée et les soirées cinéma qui m’endorment sur le divan.
Merci de me sortir de moi à chaque moment, de me soigner de ma suffisance à chaque câlin interminable.
Et puis merci à mon propre père.
Ses yeux bleus n’existent plus, mais ils me regardent.