J’aurais pu vous parler des peuples traditionnels asiatiques, africains ou sud-américains pour comparer la quantité de pleurs de nos bébés. J’ai plutôt choisi de vous parler des Inuits parce qu’il y a un chercheur, Richard James de Boer, qui a passé l’hiver 1966-1967 en leur compagnie. Il s’est intéressé précisément aux relations mère-enfant pour observer les soins prodigués par la mère.
Ce chercheur a noté que les bébés sont constamment portés, tout nus (à l’exception d’une petite couche en peau de caribou), peau à peau contre le dos de leur maman jusqu’à ce qu’ils sachent marcher. Les seuls moments où la mère enlève son bébé de sur son dos, c’est pour le nettoyer ou éviter une position inconfortable. Elle adopte toujours une attitude très calme, sereine et aimante.
Lorsqu’il a faim, l’enfant gratte ou tète la peau pour prévenir sa maman. C’est donc tactilement qu’elle devine les besoins de son bébé. Eh oui, ils se parlent par l’épiderme! J’aurais vraiment aimé vous dire que ce n’est que grâce à la peau que leurs bébés ne pleurent pas beaucoup. En réalité, c’est parce que la mère est constamment au-devant des besoins qu’il est rare que le bébé pleure.
De notre côté, au même moment, la modernité nous a amené à adopter les sièges rigides et nos croyances associaient le portage à la classe paysanne. On affirmait qu’il nuisait au développement physique et que porter l’enfant le gâtait trop.
Ce n’est que depuis une trentaine d’années que les chercheurs ont démontré l’essentiel des contacts physiques pour le développement. Aujourd’hui, on voit exploser le marché de l’écharpe porte-bébé.
Faites-vous du portage, du peau-à-peau, du co-dodo? Sentez-vous parfois que votre bébé vous parle par la peau?