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Ce n’était pourtant pas ma première fois. J’aurais dû m’en souvenir. Il aurait fallu que je note ça quelque part dans mon cerveau. Mais non. Mon cerveau était rempli d’exercices de respiration et de gestion de la douleur.
En fait, ma conscience a flashé une fraction de seconde; l’interne m’a demandé si j’avais des restrictions alimentaires : «J’suis végétarienne». Une contraction a interrompu mon moment de lucidité et j’ai oublié.
Monsieur Grenouille est arrivé à 3h04 du matin.
Au déjeuner, je n’ai rien noté; j’étais encore sous le choc de l’accouchement sans calmant ni péridurale.
La réalité m’a rattrapée plus tard dans la journée, vers midi, genre.
Salade de tofu cru (du tofu CRU!), sur laitue iceberg et haricots en canne pas rincés (bonjour les gaz). Même pas de vinaigrette cheapette. Je sais qu’il y a des coupures dans le système de santé, mais pour vrai, les haricots, ça ne coûte rien les rincer.
Crédit photo : Emilie Sarah Caravecchia.
Fèves (au pas de lard) en canne et sachet de ketchup perdu. C’était peut-être pour compenser l’absence de fruits et légumes? Who knows?
Crédit photo : Emilie Sarah Caravecchia.
Ah oui! et ma maman a pensé à ma dent sucrée… des éclairs au chocolat! Maman, je t’aime!
Crédit photo : Emilie Sarah Caravecchia.
Enfin, le seul moyen de survivre à la déprime alimentaire est d’avoir un contact avec des êtres humains aimants à l’extérieur des murs… de l’hôpital. Si jamais vos proches ne peuvent pas, faites-vous livrer du St-Hub!
Il y a 5 ans, c’est avec un plateau de sushis que ma soeur était arrivée pour rencontrer M. Lapin.
Avant votre accouchement, aviez-vous pensé à comment composer avec la nourriture de l’hôpital? Qu’avez-vous «commandé», à vos proches, comme nourriture post-accouchement?
