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CAPSLOCK CAPRICE
Crédit: Lynn Friedman

V : Fille veut pas trop se coucher, le soir. Elle se lève. Réclame des câlins pis toute. Fait trois ans, t’sais. Qu’a dort comme pas tant vraiment. Pis j’me suis souvent fait dire que c’tait des caprices. Pis à chaque fois, j’ai le goût de mordre.

M : On a le même modèle de fille. Pis on est le même modèle de mère. Ça m’insulte j’pense de me faire dire que ma fille est capricieuse. Voir qu’on a pas essayé 28 façons de la mettre au lit. J’ai juste envie de crier: TU LE SAIS PAS C’EST QUOI LA COUCHER TOUS LES SOIRS DE SA VIE.

V : Moi aussi, mais c’est la notion même qui me gosse. Je veux dire… un besoin, c’est un besoin. Esti.

M : Exact. J’aime pas que les besoins affectifs soient considérés moindres. C’est ben souvent un symptôme, une manifestation de quelque chose qui les tracasse. Y’a toujours de quoi derrière les comportements de marde des p’tits.

V : OUI-E. Si elle veut un câlin, si elle pleure, si elle veut me voir, c’est que : il y a un manque. J’veux dire. J’verrais drôlement kekun me dire de me ravaler le besoin quand je prends le soin de lui exprimer.

M : Une amie m’a partagé ça :


Crédit photo : recitethis.com.
V : Oh. Beau. Vrai.

M : Et cette chanson aussi.

V : [Chu pas certaine de vouloir cliquer.] [Yolo, j’y vais.]

M : [Tu vas l’avoir dans la tête pendant des semaines.]

V : [Fille, je-t’en-veux.] [Killmeplease]

M : [AHAHAHAHAHA]

V : Bon fa’que.

M : Justement, entre besoin et caprice, c’est quoi la nuance? Donnez-moé une définition, pour l’amour.

V : El sais pas. Du coup, je me suis toujours dit que naon, ça n’existe pas, un caprice. Entouécas, pas p’tit de même. Moé, je peux en faire. Je le sais quand j’en fais. C’est quand je veux de quoi et que j’ai une attitude de marde, tape-du-pied. Sauf que je suis une adulte. Le tape-du-pied du p’tit, c’pas pareil.

M : Est-ce qu’on fait du déni tu penses? [she’s so fiiiiiiiiiiiiine]

V : Peut-être, mais je m’en fiche. Parce que. Jusqu’à présent, je pense que je me suis sentie plus à l’aise de juste répondre au besoin que de le tuer, le besoin. Ça ne veut pas dire que je dis oui à toute, là. Que je ne mets pas de limite. Nenon. Je suis un tyran bienveillant, je dis tout le temps.

M : J’aime beaucoup cette expression. Ça combine autorité et amour. Justement : ce que nous avons découvert avec ma fille, c’est que le «caprice» était un call pour avoir des limites plus claires, un cadre super constant.

V : Je dois t’avouer que sa prématurité a peut-être joué dans mon lousseness avec elle…

M : C’est intéressant, on a un cheminement semblable. Nous ça a été les crises d’asthme.

V : Ça a fait quoi?

M : À chaque fois qu’elle toussait un brin, on se garrochait dans sa chambre ou on dormait avec elle parce qu’on était inquiets. Aussi, on avait un peu peur de la chicaner parce que si elle se choquait trop fort, elle venait à manquer de souffle et elle toussait à s’en faire vomir. Pis man, on était juste fatigués.

V : Ouais, je comprends.

M : Cercle vicieux.

V : Avec en prime la culpabilité pis le kesséjefaisdepascorrectdon’?

M : Au début oui. Mais ça nous a poussé à faire des recherches pour essayer de comprendre et trouver une solution. Ça pouvait pas rester de même, on était tous épuisés du manque de sommeil.

V : Fa’que vous avez fait quoi?

M : Au lieu de focuser toute notre attention sur son comportement à elle et essayer de la casser, on s’est observés en tant que famille, en tant que tout.

V : Ooooooooooooooh.

M : Et c’est là qu’on a trouvé l’anxiété, l’hypersensibilité directement lié à l’état général de la famille.

V : [Triste.]

M : Au moins, on le sait maintenant, on fait attention.

V : Ce sont des éponges, ces p’tites affaires.

M : Oh que oui, ils te renvoient souvent ta propre énergie.

V : Que tellement.

M : C’est pour ça que c’est brutal.

V : Ouin. Donc. Le caprice est une notion qui me tue. Et je lui dis fucktoé.

M : AHAHAHA! [Larousse : Volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu’un, parfois d’un animal; lubie : Il obéit au moindre de ses caprices.]

V : [Ben c’est ça, ça peut pas fitter su’ un enfant, ça.]

M : C’EST LA DÉFINITION D’UN ENFANT.

V : C’EST ÇA. [On est comme sul party, j’trouve.]

M : [ON CRIE UN PEU.]

V : [Oussé qu’on peut crier, sinon, hein? Oussé?]

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