À la lumière des événements troublants de la semaine dernière, ma confiance en la vie a, encore une fois, été ébranlée. Je me questionne à savoir quelle aurait été ma réaction si, quelques heures après mon accouchement, une infirmière inconnue était venue chercher mon bébé pour le peser. Aurai-je eu la vivacité d’esprit de cette pauvre maman? Aurais-je cru et commis l’irréparable? Je ne me suis jamais sentie menacée dans ma petite chambre d’hôpital, pourtant beaucoup de personnel y entre et y sort quotidiennement!
On parle toujours de cas isolés, pourtant il y en a beaucoup de ces cas isolés… Trop! Comment avoir foi en l’humanité alors qu’elle nous trompe, bafoue et blesse si souvent.
J’ai peur, peur à ma société! Je ne sais plus quelle est la barrière à franchir entre l’autonomie de mes enfants et la surprotection. J’habite en campagne, ma fille a 8 ans, peut-elle aller au parc avec ses amis… sans moi? Je dis oui, hésitante, pas certaine pantoute, parce que j’ai confiance en elle, parce je dois avoir confiance en elle. Mais j’ai toujours cette ombre qui traverse mon esprit : si c’était mon tour, mon tour d’avoir mal, mon tour de me faire dérober ce que j’ai de plus cher au monde. Alors je ferme les yeux, respire et m’apaise… Lorsqu’elle revient, sourire aux lèvres, je suis soulagée et me félicite de ne pas avoir succombé à la paranoïa et de laisser ma fille grandir malgré mes angoisses.
Crédit photo : lametropole.com.
Je lutte très fort contre la pulsion de garder constamment mes enfants sous mon aile; je désire qu’ils soient conscients du danger sans s’en sentir submergés et ça, c’est mon combat quotidien… et mon rôle de maman (équilibrée).
Êtes-vous inquiets de voir grandir vos enfants dans un monde qui peut se montrer impitoyable ?