Fille ou garçon, ce n’est apparemment pas du tout la même affaire.

À mon échographie de 20 semaines, je voulais apprendre le sexe de mon enfant. Pendant que la technicienne comptait ses orteils, j’essayais juste de voir un petit morceau de bébé qui me confirmerait si ce serait un  «il» ou une «elle». La patience est une vertu que je n’avais pas avant d’avoir un bébé. Faut croire que ça se développe! 

Je voulais surtout le savoir pour choisir un prénom. J’aurais été contente, peu importe le résultat, mais j’avais envie d’arrêter de l’appeler «ma petite crevette».

Avec le temps, je me rends compte que c’est aussi très important pour les autres. La caissière du Jean Coutu veut donc savoir si le blanc de son manteau d’hiver est le blanc d’une patinoire de hockey ou celui d’une crinière de licorne.

J’essaie d’élever ma fille dans un monde non sexiste et non genré. Ce n’est pas simple. J’essaie de préparer des come back aux commentaires des gens. T’sais, les phrases que tu voudrais utiliser pour répondre du tac au tac, mais auxquelles tu penses juste trois jours plus tard en allaitant au milieu de la nuit. #AttitudeÀRetardement

« – C’est une fille? Ah mais qu’est-ce qu’elle fait en bleu? Ça prend du rose!
– Ah c’est vrai! J’avais oublié que le bleu faisait pousser les pénis! My bad!»
 
« – Il est beau votre petit avec son livre d’auto!
– Ouin, j’en ai pas trouvé pour filles, mais c’est correct, je vais arranger ça chez nous!»

 Crédit photo : Emilie Sauriol.
 

« – Elle est calme, ça paraît que c’est une petite fille bien sage!
– Faut croire qu’elle a plusieurs changements de sexe par jour!»
 
Mais t’sais, je n’ai jamais dit ces phrases. Faut croire que je ne suis pas assez YOLO pour ça. #ChoisirSesCombats
 

Avez-vous déjà eu des remarques sexistes de la part d’inconnus? Vous leur avez répondu? Ça vous arrive de préparer des come back dans votre tête ou je suis la seule?