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Parent-hélicoptère – Survivre à la tentation!
Crédit: childrenshospitalblog.org

Mi-session, hiver 2013
Comme à tous les matins, j’ouvre mes courriels. D’habitude des messages d’étudiants et de l’administration, mais cette journée-là, pour la 1ère fois de ma carrière, j’avais ça :
 

«Bonjour Madame Caravecchia, 
Je suis la mère de Machin-Truc, l’un de vos étudiants, du groupe ** de Littérature et imaginaire. Je sais que mon fils est majeur, mais j’aimerais quand même vous demander… Bla, bla, bla… »

 
Est-ce que j’étais surprise? Plus ou moins.

Le phénomène n’est pas nouveau, même s’il est relativement récent. Qu’un parent discute des résultats scolaires de ses enfants au primaire et au secondaire, c’est «relativement» normal; ils font même des rencontres pour ça. Là où le bât blesse, c’est que j’enseigne au CÉGEP. Bazouelle!
 

   

J’enseigne à des adultes dont le dossier scolaire est con-fi-den-tiel. Le phénomène est même rendu dans les universités où des parents contactent les profs pour discuter des résultats scolaires de leur progéniture! Pire encore certains vont même jusqu’à se présenter avec leur enfant à une entrevue d’embauche!
 
Ces parents sont qualifiés d’hélicoptères! (L’image est celle du parent qui fait du surplace au-dessus de son enfant pour s’assurer que rien de mal ne lui arrive. Les anglophones appellent ce phénomène, l’over-parenting.)

Crédit photo : Hugh Kretschmer for TIME.
 

Caractéristiques (non exhaustives) du parent-hélicoptère :

  • Je vais le faire pour toi : tout faire pour lui, tout le temps, même les devoirs!
  • Sois le meilleur : l’enfant est inscrit dans tous les programmes possibles dès son plus jeune âge. Le but est qu’il soit le meilleur, partout et dans tout!
  • Tu ne peux pas échouer : l’enfant doit réussir. C’est impératif! Qui est responsable de l’échec? L’entraineur, le prof, les autres enfants, etc.


    Ouain…
    (Source)

Caractéristiques de l’enfant héliporté :

  • Dépendant.
  • Colérique.
  • Anxieux.
     

Au moment, où la mère de mon étudiant m’a écrit, Monsieur Lapin avait près de 4 ans. Après ma réaction de, «Eh! Misère… Elle aurait dû effacer en écrivant «majeur»», je me suis arrêtée pour me demander si je l’étais moi-même.
 
Peut-être est-ce mon trouble anxieux, mais je constate que je suis inquiète qu’il arrive physiquement quelque chose à fiston : kidnapping, frappé par une voiture, etc. Mister le Lapin est beaucoup trop sociable et il n’a aucune conscience du danger réel (Il passe de «Ahhh! La fourmi veut me manger!» à s’arrêter au milieu de la rue pour regarder la ligne jaune.).
 
Autrement, j’insiste pour qu’il fasse des erreurs. Je lui dis que c’est normal de ne pas toujours être le premier. Quand il n’est pas «capable», je l’amène à exercer sa patience pour qu’il y arrive, seul.
 
En fait, si j’«over-parent», c’est pour qu’il devienne autonome et responsable. Je veux qu’il apprenne à gérer ses frustrations et ses échecs, qu’il comprenne pourquoi et qu’il soit capable de se relever en ayant appris quelque chose.
 
Ah oui, et fiston reste mon meilleur rempart contre l’héliportation :
«Maman, je suis un grand garçon!
– Oui, mais tu vas toujours rester mon bébé dans mon coeur.
– Ouain ok… Mais juste dans ton coeur.» 

Comment réagissez-vous à l’over-parenting? Êtes-vous hélicoptère? 

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