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Les moniteurs de camps, c’était mieux avant?
Crédit: Marjanno/Pixabay

Maintenant que l’été est terminé, je peux me permettre de vous faire un aveu et sortir de mon silence : ce qui me plaît le plus dans les camps de jour, ce n’est pas tant de pouvoir me « débarrasser » de ma progéniture surexcitée et badigeonnée de crème solaire tôt le matin et la retrouver tard en fin d’après-midi brûlée au sens propre comme au figuré (mais t’as pas remis de crème solaire dans la journée? J’ai oublié maman…) Ce que j’aime par-dessus tout, c’est d’observer et – disons-le – juger les moniteurs de mes enfants. Parce que, on va se le dire, dans mon temps, c’était mieux! (en tout cas, dans ma tête qui se souvient probablement juste des bonnes affaires.) 

J’ai été monitrice de camps de vacances, moi. On m’appelait Zazou, Zaz pour les intimes. Nous autres, on travaillait 24h sur 24, 7 jours sur 7. On exigeait de nous un niveau toujours transcendant d’enthousiasme et d’inventivité pour 350$ par semaine, moins 50$ par semaine pour les repas et l’hébergement, moins 40$ par été pour le chandail, la trousse de secours et la boîte de crayon-feutre. (Comment j’ai réussi à payer mes études?! Prêts et bourses mes ami.e.s!) On mangeait de la misère dans le bois, on se lavait jamais, on portait des bas de laine dans nos gougounes à scrounch pis on n’avait jamais de pause. JAMAIS! (Petit salut respectueux à mes collègues de Val-Estrie des étés 98 et 99!)

Enfin oui, une fois de temps en temps, entre l’hébertisme et le tir à l’arc, il nous arrivait de passer au « Parc des Bouts de choux » (amoureusement rebaptisé le « Parc des bouche-trous [d’horaire] ») et je disais à ma gang de survoltés de 7-8 ans de se lâcher lousse, pendant que je piquais une tite jasette avec Mirage, le moniteur pour qui j’avais un petit kick.

Mais j’vous l’dis, quand on voyait un chef moniteur passer pas loin, on se levait d’une traite et on se mettait illico à faire la plus énergique des animations de temps mort que l’époque moderne n’ait jamais vue : THUMBS UP! On colle les pouces! On sort la langue!

Les bons moniteurs, je les remarque tout de suite… J’aime les observer en me remémorant mes bons coups : la fois où on s’est mis de la peinture dans les cheveux, la fois où on a fait un feu-de-camp-de-lampes-de-poche parce qu’il pleuvait à siaux dehors, la fois où on a fait la grève avec les enfants et qu’on a fait une fugue dans le bois (le jour programmé du camping, quand même…). Les étés que j’ai passés à me tuer à l’ouvrage ont été les plus beaux de ma vie! Je me souviens encore de mes jeunes de l’époque qui lisent peut-être ces lignes d’ailleurs puisqu’ils ont autour de 28 ans. (Salut la gang des Panthères-éclaires!)

pixabay.com / color-2261009_1920 Mvtteo

Crédit : Mvtteo/Unsplash

Un petit mot en terminant aux moniteurs de mes enfants : l’été prochain, lâchez-vous lousse! Ayez du fun comme j’en ai eu y’a vingt ans parce que : « l’activité est accessoire à l’animation »* et que « l’imaginaire des enfants n’a pour limite que la peur du ridicule du moniteur »*…
Parole de Zazou!

*Ces deux phrases viennent des chefs moniteurs qui m’ont formée à Val-Estrie et Edphy, donc ce ne sont pas vraiment MES paroles… mais je vous les donne quand même!

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