La garderie, c’est le 2e milieu de vie de nos p’tits. Ils y arrivent tôt le matin, un peu de sommeil en croûte au bord des yeux, des fois, pas prêts pantoute à nous laisser aller dans le chaos écorchant de la journée.
On les retrouve le soir, dépeignés, un peu beaucoup crottés (ça dépend de la journée), chagrinés à l’idée de quitter là où le matin même, il ne voulait pas rester.
Entre temps, ils ont joué, forgé et boudé certaines amitiés, dîné ou carrément refusé de manger avec ou sans doigts dans le nez, sali deux trois couches, réussi deux trois pipis, vécu leur meilleure et leur pire journée à l’intérieur d’une seule et même jolie minute.
Et pendant tout ça, j’n’y étais pas. J’ai bien les notes que l’éducatrice m’envoie et que je reçois chaque jour par courriel dans la joie et le bonheur, mais je ne suis pas là, à la garderie, avec elle.
Je ne peux qu’y laisser des p’tites traces, qu’y planter des p’tites graines de bonne humeur pour faire en sorte que l’ambiance dans ce lieu qu’elle adore n’en soit que meilleur.
J’ai 3 musts, 3 règles que je n’enfreins jamais et c’est peut-être illusoire de croire que ça fait une différence, mais j’aime mieux pas prendre de chance.
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Je dis bonjour à tous les parents que je croise.
Celui aux prises avec sa poussette, celle aux prises avec un cas cuisant de bacon, celui qui essaie de convaincre de mettre les bottes et celle qui revient de son CrossFit. On vit des situations différentes, mais on a tou.te.s en commun nos enfants qui se côtoient la journée entière. On sait tou.te.s combien c’est difficile de jongler le travail, la famille, l’envie de passer plus de temps de qualité, l’envie de se donner corps et âme à sa passion et comment c’est fucking impossible de tout parfaitement conjuguer. Donc, pour ça, tu mérites au moins mon bonjour, sinon mon sourire.
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Je salue toutes les éducatrices par leur nom.
Elle se donne tellement tous les jours en apportant leur meilleur dans le cœur de tous les p’tits, la moindre des choses que je puisse faire, c’est de les saluer cordialement en sachant à qui je m’adresse. Des fois, j’ai l’air curieuse, en demandant le nom d’une éducatrice que je croise rarement, mais pour moi c’est important de les connaître, de leur sourire et de leur glisser un p’tit air de remerciement tacite chaque fois que je les vois. J’inclus aussi tout le personnel, une fois partie : la direction, la cuisinière… j’y peux rien, j’ai le bonjour généreux.
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Je salue les enfants par leur nom.
D’abord, certains me regardent bizarre, du genre « qu’est-ce qu’elle me veut cette drôle d’adulte-là? » Puis, peu à peu, je deviens « Aye! c’est la maman de… » et ils me rendent mon sourire ou mon bonjour. Parfois, j’ai même droit, en primeur, à une anecdote rigolote de qui a volé la barrette de qui ou de qui a mangé une pelletée de terre pendant la sortie au parc. J’assiste aux démonstrations de vélo à deux roues et aux défilés de nouvelles bottes de pluie. Ils ont si besoin d’être entourés d’un p’tit village, si je peux être une étrangère de moins, c’est ça de gagné.Ce sont des p’tits gestes, j’en conviens, mais rien n’est anodin quand vient le temps de faire du bien.
Vous faites quelque chose de spécial à la garderie?