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La grossesse et l’homme
Crédit: J.K. Califf via Flickr

On a reçu le courriel d’une lectrice de TPL Moms : elle y confiait être enceinte et que son chum, même s’il en est sûrement très heureux, choke un peu ces temps-ci. Il veut décrocher, décompresser et faire le party. Bref, il est juste pas toute là, et elle a peur pour la suite, quand ce sera la vraie affaire avec le bébé!

Deux de nos collaboratrices se sont senties interpellées par ce courriel. Voici leur conversation à ce sujet/ leurs expériences personnelles. Elles ont cependant désiré conserver leur anonymat; nous les appellerons donc Madame A et Madame B.

A : Il était comment toi, ton copain, quand tu étais enceinte?

B : Mmmm, il sortait beaucoup. Il n’est pas un «gars de bar», mais il était toujours avec ses copains jusqu’aux petites heures du matin(!).

A : Moi aussi, ça lui faisait du bien de sortir! Le problème, c’était que ses amis déjà pères n’arrêtaient pas de lui répéter à quel point l’arrivée du bébé changerait sa vie. Bref, ils enfonçaient le clou au lieu d’être là pour lui. Donc, mon chum revenait encore plus anxieux de ses sorties!

Et je pense qu’ils ont besoin d’être rassurés, comme nous. Ils ont la chienne et c’est normal. DONC, LES AMIS AVEC QUI IL VA BOIRE DES BIÈRES ÇA VOUS TENTERAIT-TU D’ÊTRE SMATTES PIS DE DIRE QUE FAIRE DES ENFANTS, ÇA RESTE LE FUN QUAND MÊME?!?!

B : Hahah oui, mais c’est qu’ils aiment être macho entre eux un peu, pis ce serait beaucoup trop «moumoune» de le dire que tu les aimes tes enfants #tsé 

A : Je me souviens que ce qui a été le déclic d’une plus grande implication pendant la grossesse, c’était de l’obliger à assister à mes rencontres avec ma sage-femme. Au début, ça ne lui tentait pas trop d’être là, puis, peu à peu, à force de se sentir impliqué et écouté dans le processus, j’ai senti qu’il était plus présent.

B : Ici, pour lui, la grossesse était ennuyante. Mis à part la première échographie et quelques rendez-vous essentiels, il n’a pas vraiment participé aux préparatifs. J’ai donc traversé le tout sans lui. Il était à mes côtés, sans y être.

A : Ouch.

B : J’avais envie d’être égoïste et d’être celle qui serait dorlotée dans le couple pendant la grossesse!

A : Moi aussi quand je trouvais des moments difficiles, mon chum me disait «Mais c’est toi qui voulais un enfant! Maintenant que c’est vrai, tu n’es plus contente!». C’est tellement plus nuancé que ça pourtant!

B : TELLEMENT.
Et toi, le déclic s’est fait quand avec ton copain?

A : C’est cliché, mais je crois que quand notre fils a commencé à interagir avec lui, à lui sourire bref, à lui signifier qu’il l’aimait, mon chum a commencé à ressentir de l’attachement, du vrai. À s’ennuyer. À se faire confiance en tant que père.

B : Pareil ici, comme si le 0-6 mois était inexistant. Parce qu’en fait, ce n’est pas qu’il avait changé son comportement depuis la grossesse, mais plutôt qu’il ne le changeait pas! Et finalement, 10 mois plus tard, il a de meilleures habitudes de vie et un meilleur comportement. Il n’est toujours pas le plus impliqué dans les tâches à la maison, mais il est sur la bonne voie.

A : Ils ressentent les mêmes choses que nous, mais parfois avec une sorte de décalage. 4 mois, 8 mois, 2 ans plus tard dans les Maritimes!
Et mon chum, j’aime le challenger. Même s’il n’a pas toujours confiance en lui, je le «force» à rester seul avec notre fils, à sortir en poussette avec lui. Plus il est seul avec lui, plus il trouve sa façon de s’impliquer et plus il y  prend goût!

B : Et tu ne restes jamais avec une «crotte sur le cœur» à ce sujet?

A : Chez nous, on pète parfois notre coche. On crie, on pleure. Puis, on se calme. Le méchant est sorti, et on réfléchit aux solutions.Ce n’est pas toujours facile. Mais nous venons de familles de parents séparés, et on espère que ça ne nous arrivera pas. Donc, on travaille fort. Et ma phrase-clé : si on ne le fait pas pour nous, faisons-le pour le p’tit! Pas dans le sens de s’oublier, mais dans le sens que là, il y a un petit être qui a besoin de nous, ça fait que pas l’temps d’niaiser!

Tout n’est pas toujours rose durant la grossesse. Le plus important est de se respecter et de se faire respecter. Les papas aussi peuvent trouver que la grossesse c’est dur  psychologiquement. DISCUTEZ, pétez votre coche s’il le faut, mais dites-vous les vraies choses et tout ira mieux.

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