Il y a longtemps que j’écris pour vivre… mais pas toujours ce qui me passe par la tête. J’ai besoin d’y remédier, car Dieu sait qu’il s’en passe des choses là-dedans. Ça grandit dans mon ventre, encore une fois. Et comme la première fois, ça entraine toutes sortes de réflexions, de délires, d’anxiété, d’amour, d’exaspération, de bonheur… Si vous avez le délire facile et la critique aiguisée, on est fait pour s’entendre…
S’il y a une chose que ma première grossesse m’a apprise, c’est qu’on base toujours nos connaissances sur trois choses : la science, l’expérience et les croyances. Les deux premières, j’achète. La troisième… ben…
Ça faisait cinq jours que j’avais accouché de Juliette. En pleine canicule du début juillet, il fallait retourner à l’hôpital pour contrôler une petite jaunisse.
J’ai chaud, je suis fatiguée, j’ai les seins qui veulent me déclarer la guerre et le reste du corps qui se sent encore comme un déchet nucléaire. Évidemment, j’ai encore ma bedaine enflée, c’est normal. Histoire de ne pas déprimer ma vie, je décide de porter ce beau petit kit de maternité pour lequel j’avais investi de beaux dollars deux semaines avant l’accouchement, juste parce que c’est bon pour le moral.
Je laisse Juliette quelques minutes avec papa le temps de passer à la cafétéria grignoter un peu. Dans la file pour payer, une femme me regarde, m’étudie de la tête aux pieds. Puis, elle m’adresse la parole, de toute sa voix de fumeuse de Gitanes.
«- Vous allez avoir un garçon, madame!
– Pardon?
– Je vous regarde la bedaine, c’est une bedaine de gars. Je suis sûre de mon coup, moi je connais ça.»
J’AI ACCOUCHÉ D’UNE FILLE IL Y A CINQ JOURS, ÉPAISSE! TAIS-TOI DONC AVEC TA THÉORIE À LA CON! Ça c’est ce qui se passe dans ma tête. Ma bouche, elle, n’a rien dit. Je me suis contentée de sourire et de passer mon chemin. Je me sentais déjà comme un tapis de char, je n’avais pas le gout de dépenser de l’énergie avec elle.
Et ça m’a frappée d’un seul coup, toutes les théories que j’ai pu entendre durant ma grossesse :
«Tu as des brulements d’estomac? Elle va avoir beaucoup de cheveux!» (Juliette avait trois poils sur le coco en naissant.)
«Tu n’as pas mal au cœur? Tu vas avoir une fille.» (Deuxième grossesse : j’attends une autre fille. Pourtant, je viens de passer les 14 dernières semaines la tête dans la bol.)
«Si tu prends du poids dans la bedaine, c’est une fille. Si tu le prends sur les poignées d’amour, c’est un gars.» (Ah oui? Et si j’élargis du derrière, j’accouche d’un May West ou quoi?)
J’ai appris à laisser la science et l’expérience guider mes choix. Désolée pour les trucs de grand-mère, mais j’ai depuis longtemps laissé les croyances à la poubelle.
Quelles sont les croyances les plus loufoques que vous ayez pu entendre au sujet de la maternité?