La couverture de cet album me laissait présager quelque chose d’amusant : un petit garçon qui se prend pour un monstre et devient une grosse bête féroce grâce à son imagination.
Et en réalité… oui et non!
«Espèce de petit monstre» d’Odile Hellmann-Hurpoil et Didier Balicevic raconte l’histoire de Simon, le petit dernier de la famille, que tout le monde surnomme «petit monstre». Adorable? Je vous laisse juger :
«Dès le matin, Maman lui dit :
– Tu as encore fait des taches de chocolat sur ton pyjama, Simon. Tu pourrais faire attention, espèce de petit monstre!
Puis Papa, ses clés de voiture à la main, s’impatiente :
– Es-tu prêt pour l’école, petit monstre?»
Crédit photo : Butiner de livres en livres
Plus tard dans le livre, on se rend bien compte que les parents de Simon utilisent l’expression de façon un peu détachée. Ça se veut affectueux, quoi. Cependant, ce n’est pas la perception de Simon, qui veut devenir un vrai monstre, car il en a marre!
Je suis peut-être hypersensible, mais j’ai été un peu choquée par tous les membres de la famille de Simon. Qu’entre frères et sœurs, les couteaux volent parfois un peu bas, d’accord, mais les adultes ne devraient-ils pas faire preuve de davantage de discernement?
Parfois, nous utilisons des mots jugés anodins, mais qui ont une résonance particulière dans les oreilles de nos enfants. Ce qui nous semble rigolo peut faire de la peine à un petit dont les émotions sont rarement nuancées. Et après, si on tente de le raisonner en soulignant la banalité de la chose, n’est-ce pas un peu un moyen de discréditer ses sentiments? Il faut peser ses mots, s’interroger sur le message qu’on envoie versus celui qu’on souhaitait envoyer!
Avez-vous déjà mal choisi vos mots avec vos enfants?
Pour le trouver en librairie ou en bibliothèque…
Espèce de petit monstre
Texte : Odile Hellmann-Hurpoil
Illustrations : Didier Balicevic
Flammarion, collection «Père Castor», 2013.