En arrivant dans le monde de la maternité, j’ai découvert quelque chose de fou : pour certaines personnes, prendre soin de son apparence et être une (future) mère, ça ne va pas ensemble. C’est comme si on s’était tellement fait à l’idée qu’être mère, ça veut dire passer ses journées en joggings, avec les cheveux sales et nos nouveaux kilos en trop. Quand nous sortons de ce moule, ça suscite des réactions, et pas toujours positives.
Personnellement, j’ai eu mon lot de commentaires du genre :
« Ouin tu mets la barre haute pour les autres femmes enceintes » (en référence à ma perte de poids postaccouchement). Ben oui toi, c’était justement mon objectif.
Ou bien du genre : « Coudonc, tu t’es donc ben arrangée! Habillée de même, on ne pourrait pas dire que tu es une mère! ». Parce que, est-ce qu’on peut me le dire, COMMENT ÇA S’HABILLE UNE MÈRE?
On s’entend, ce n’est pas vraiment négatif, mais ce n’est pas positif non plus. Il y a quelque chose qui accroche, qui dérange.
Il suffit de regarder le tsunami de réactions engendrées sur le Web lors de la publication de photos comme celle d’Olivia Wilde. Ce qu’on lui reproche : dresser un portrait irréaliste de la maternité et véhiculer le culte de la perfection envers nous, pauvres mères. Comme si nous n’étions pas capables de faire la part des choses.
C’est comme si on n’avait pas le droit, une fois de temps en temps, que ça aille bien et que ça paraisse. Comme si on ne pouvait pas avoir le goût d’être un peu coquette parce qu’on a porté un enfant. On se fait ramasser dès le moment où l’on parle de perte de poids après l’accouchement. Pourtant, les cours de cardio-poussette et d’entraînement avec bébés sont remplis à pleine capacité.
Avec Internet, le #MomShaming est rendu partout. On se permet de se critiquer entre mères, parfois de façon vraiment vicieuse, cachées derrière notre écran. Tout y passe. Les méthodes de parenting, les choix de vie, les noms de nos enfants, TOUT. D’un côté, on tente de démocratiser la grossesse avec de superbes shootings photo de mères dont le corps a subi les contrecoups de l’enfantement, mais de l’autre, on critique celles pour qui ça a passé comme dans du beurre. On ne peut jamais gagner.
C’est comme si on oubliait que nous sommes toutes différentes, tant dans nos réalités, dans nos désirs et dans nos attentes.
Quand je m’arrange, je le fais pour moi. Pas pour les autres, pas pour mon chum. Parce que ça fait en sorte que je me sens bien dans ma peau, que je me sens belle quand je me regarde dans le miroir. Ce que je vois, ce n’est pas seulement une mère, mais une femme. Et parfois, j’en ai besoin.
Arrêtons de se dénigrer. On est toutes des VRAIES mères. En pyjama ou en robe de soirée, maquillées ou pas, avec des vergetures ou sans, avec 10 livres en trop ou en moins.
Vous êtes-vous déjà sentie jugée? Quelle en était la cause?