Se refaire une vie sociale à notre image de maman : pas facile, mais vraiment salvateur!
Valerie PoulinJe ne peux pas dire que j’ai déjà été populaire, mais j’ai toujours été bien entourée. Côté social, mes meilleures années étaient juste avant de tomber enceinte. J’étais en collocation dans un super appartement avec une immense cour arrière. Pas besoin de vous dire qu’il y avait du va-et-vient dans cet appart-là!
Dès que je suis tombée enceinte, le party s’est terminé et le téléphone a dérougi. C’était le néant. Je me suis vite sentie abandonnée. Je ne blâme personne, peut-être est-ce moi qui suis mauvaise pour garder contact… peut-être est-ce un manque de compréhension de mes amis-pas-parents. Je ne le saurai jamais.
Rien n’est pire qu’accoucher et ne pas recevoir de visite. Je me sentais incomprise et rejetée. Ma vie sociale tournait désormais autour des amis de mon mari. Nous étions encore un couple relativement nouveau. J’étais aussi la seule Québécoise dans la vingtaine dans un groupe d’Européens dans la quarantaine. J’étais entourée et pourtant je me sentais toujours seule.
Jusqu’au jour où l’homme reçoit un message d’un vieil ami de la Belgique nouvellement arrivé à Montréal. « Ils ont 2 enfants et je pense que tu vas bien t’entendre avec sa femme. » m’avait-il dit.
Quelques rencontres plus tard, nous avions commencé à tisser des liens : même goût pour la mode, même sens de l’humour, visions similaires de la maternité… j’avais l’impression de retrouver un semblant d’appartenance.
Il nous manquait encore des morceaux du casse-tête, par contre.
Crédit : Valerie « à bout d’bras » Poulin
Un soir on va souper et elle me propose d’inviter une maman qu’elle a rencontrée à l’école de sa fille, une Québécoise. Pourquoi pas? Plus on est de fous, plus on rit! La fois suivante, j’ai invité une autre amie, une maman nouvellement arrivée à Montréal de la Suisse et la maman belge a amené une compatriote avec elle.
En l’espace d’une soirée, les cinq mamans autour d’une tablée bien arrosée et garnie, on a vécu le coup de foudre.
En quelques mois, j’ai tissé des liens plus forts avec ces filles qu’avec la totalité de mes amies de ma vie antérieure. Je me sentais écoutée, comprise et surtout respectée. Moi, ancienne tomboy, qui ne pensais jamais faire partie d’un groupe de mômans, et bien, j’y étais et j’étais bien. Never say never!
Un an après notre premier souper, je remercie encore la vie de les avoir mises sur mon chemin. Elles sont mon échappatoire en personne ou en ligne. Juste de savoir qu’elles font partie de ma vie, c’est souvent assez pour apaiser mes angoisses de maman.
Crédit : Martin Juneau
Mes 2 Belges, ma Suisse et ma petite Québécoise : je vous aime plus que tout. Vous êtes les meilleures amies qu’une fille pourrait avoir. Demain, on ira souper ensemble et j’ai hâte comme si j’étais une fillette de 7 ans en attente de son premier pyjama party.
Votre amitié m’a apporté une confiance en tant que mère, que femme et qu’amie que je n’avais pas avant. Votre écoute m’a fait revivre et une nouvelle confiance en la vie m’est apparue. Votre amour, vos câlins et vos rires me font rayonner de l’intérieur.
Ça semble pas mal quétaine tout ça, mais ostie que c’est vrai.
Les Pouffes, je vous aime. Voilà tout.
Est-ce que vous avez aussi eu une seconde chance côté vie sociale en tant que maman?