Chez TPL Moms, l’éducation nous tient à cœur. Comme on le lit souvent dans les médias, tout n’est pas rose, c’est le moins qu’on puisse dire. J’ai demandé à deux éducatrices spécialisées (auparavant éducatrice en service de garde à la CSDM) leur avis et idées sur le système d’éducation d’aujourd’hui, en espérant que cela se rende à notre nouveau gouvernement provincial.
Alors, comment se porte le système d’éducation selon elles? Disons qu’il y a beaucoup de problèmes.
- Manque de valorisation des services de garde. Alors que les élèves s’initient au respect des autres, à l’empathie et à la collaboration, les éducateurs sont débordés et ne reçoivent pas l’aide dont ils ont besoin. De plus, alors que plusieurs élèves à défis particuliers sont intégrés dans les classes régulières et y reçoivent l’aide d’une éducatrice spécialisée, ces élèves n’ont aucun support une fois au service de garde. Les éducateurs du service de garde, qui n’ont parfois aucune formation pour aider à l’intégration des élèves à défis particuliers doivent donc gérer une vingtaine d’enfants plus les élèves à défis particuliers sans aide.
- Manque criant de support au personnel. Avec les coupes budgétaires, le personnel doit faire beaucoup avec très peu, quitte à donner (donner) du temps et payer du matériel de leur poche. Les enseignants et les intervenants sont en surmenage, ce qui entraîne un roulement rapide de personnel… dont on manque.
- Des écoles avec un urgent besoin de rénovation et d’espace. Certaines écoles devraient être fermées selon une des éducatrices, et le nombre d’élèves par classe commence à être ridicule.
- Manque de créativités, au quotidien et à grande échelle. Il faudrait des projets internationaux par exemple, comme cela se fait surtout dans le privé.
- Manque de formation : « Les nouveaux éducateurs engagés par la commission scolaire ont bien souvent une attestation d’études professionnelle comme formation, formation qui est donnée par des techniciennes en service de garde éducation spécialisée de la commission scolaire. Cette formation, pour l’avoir moi-même suivie, n’équivaut en rien à un DEC ou à un AEC en petite enfance. La formation se fait beaucoup trop rapidement et l’essentiel est survolé. Elle est à mon avis inutile, car les gens en sortent avec un coffre a outil qui peut dépanner, certes, mais qui n’aide pas à augmenter la crédibilité des éducateurs en service de garde, qui est selon moi une des professions les plus utiles et merveilleuses qui soit. Il ne faut pas oublier que l’essence même de cette profession est de travailler en complémentarité avec les enseignants afin de fournir une éducation saine aux enfants. »
Selon les deux spécialistes, le nouveau gouvernement Legault devrait se concentrer sur… l’argent. Il faut plus de budgets pour :
- La rénovation des écoles
- L’intégration des élèves avec défis particuliers, notamment en engageant une technicienne en éducation spécialisée pour les aider dans leur intégration
- Acheter du matériel technologique et du service de support
- Offrir des sorties scolaires : culturelles et sportives
- Offrir plus de ressources aux personnels (comme des formations complémentaires) et aux élèves
Bref, comme l’a aussi souligné la présidente de la commission scolaire de Montréal ICI, les deux éducatrices interviewées dénoncent les problématiques d’inclusion, de la valorisation des métiers en éducation, du manque d’espace et de budget.
Terminons avec une petite citation de Jennifer S. : « Je souhaite une école accessible, gratuite et publique. »
Quelle devrait être la priorité du nouveau gouvernement de la CAQ?