Aller au contenu
Le jour le plus humiliant de la jeune vie de J-P : la fois où il a eu un petit accident… À L’ÉCOLE.
Crédit: Jean Philippe Morin

J’ai longtemps pissé dans mes culottes. C’est cru dit comme ça, pis ça start rough, mais c’est authentique. Pis le monde aime ben ça le stuff authentique. 

D’aussi loin que je me souvienne, l’école primaire a toujours été source d’angoisse pour la petite personne que j’étais. J’étais un jeune garçon TRÈS introverti et ma gang d’amis étaient les cool cats de mon année scolaire. J’avais de la chance : le jeune timide qui était malgré tout accepté et dans le vent.

L’angoisse, ça me causait quelques petites fuites urinaires parfois. T’sais, ça fait ça. Tu attends parce que t’as pas le goût d’aller à l’avant de la classe, alors que tes amis sont chill au fond de la classe. T’attends, pis tout d’un coup les chaleurs te pognent. Ça pis les sueurs froides. T’attends à l’extrême. Pis là, tu le sais que c’est trop tard. Que t’as beau courir, tu te rendras pas. 

Crédit : Hemma
 

Les toilettes sont ben que trop loin des classes dans les écoles primaires. 

J’étais ce genre d’enfant là. Celui qui attendait dans l’inconfort. Celui qui attendait trop longtemps. C’était la même chose avec les chicanes entre amis. Celui qui se fait manger la laine sur le dos parce qu’il ne veut pas mettre en péril son amitié, c’est moi ça. Hello!

Ma mère m’avait dit, un jour où j’avais ENCORE pissé dans mes culottes en revenant de l’école: « La prochaine fois que ça arrive, tu restes dedans. T’es un grand, t’as huit ans. Come on là. ». Avec du recul, je comprends sa technique. J’avais compris le message. Sauf que ça s’est avéré que ladite « prochaine fois » ce n’était pas que du pepi. 

Cette année là, back in 1996, la gastro avait été pas mal intense à downtown Sept-Îles. Pis ça se trouve que, intestinalement parlant, j’étais pas tout à fait remis, ce que je ne savais pas. Pis ce midi-là, j’ai dû prendre double dose de yogourt comme dessert à maison. 

Je vous laisse deviner ce qui est arrivé. J’suis même pas rentré dans l’école après le dîner que ça me turlupine dans le bas-ventre. Le yogourt crie. Et je laisse aller, ce qui s’avéra être un p’tit pet de trop.

Huit ans.

À huit ans, t’es trop jeune pour en rire. Tes amis sont trop cool pour que tu te confies à un d’entre eux. Ta mère veut pu que l’école appelle en disant que tu retournes te changer à maison. Faque, tu sèches. 

Crédit : Le photographe scolaire louche

« Comment je vais faire? Comment je vais faire pour que personne ne s’en rende compte? C’est sûr que tout le monde autour de moi le sait. »

Et là l’idée te passe par la tête. 

« Madame Sylvie, faut j’aille aux toilettes » que je lui glisse à l’oreille devant.

Elle me regarde drôle et me demande si ça va. C’EST CERTAIN QU’ELLE M’A SENTI! Ma vie est finie. 

« Oui, oui ça va.» 

Gambade vers la salle de bain, fait mon possible, flushe les bobettes pour pas laisser de trace (c’est un concept récurent chez moi), bouche la toilette (le concierge s’en occupera) lave les fesses puis BAM! Ni vu ni connu, back in class, toute la tristesse du monde dans l’âme, pas l’once d’un sentiment négatif dans face.

Madame Sylvie l’a senti, elle, mon désespoir. Elle m’a renvoyé à la maison. Et ce jour là, je me suis fait la promesse de ne plus jamais laisser la pression sociale me faire chier, au sens figuré comme au sens propre, t’sais.

Vous souvenez-vous du moment le plus humiliant de tout votre cheminement scolaire?

Comment allez-vous faire pour protéger votre enfant dans ce type de situation là?

Plus de contenu